Eindhoven © Getty

Émeutes aux Pays-Bas contre le couvre-feu : l’extrême droite mise en cause

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Dimanche, plusieurs villes des Pays-Bas ont été le théâtre de heurts avec la police et de pillages en marge de manifestations contre le couvre-feu mis en place pour lutter contre l’épidémie de Covid-19. Certains y voient la main de l’extrême droite.

Des incidents ont été signalés notamment à Amsterdam, Eindhoven, La Haye, Breda, Arnhem, Tilbourg, Enschede, Appeldoorn, Venlo et Ruremond. « C’est abject. Des magasins d’entrepreneurs qui ont déjà tant de difficultés ont été détruits », déclare Theo Weterings, le bourgmestre de Tilbourg, au quotidien néerlandais Algemeen Dagblad. Pour le bourgmestre, il s’agit d’un mépris total pour le personnel soignant qui se bat depuis des mois pour notre santé.

Lie de la société

« Il n’était pas question de manifester, la violence contre la police était l’objectif dès le départ », a déclaré devant les caméras de télévision le maire d’Eindhoven John Jorritsma, qualifiant les personnes présentes au rassemblement de « lie de la société » et suggérant la nécessité d’une intervention de l’armée. Il espère que la situation se calmera, même s’il estime que ce genre d’excès ne peuvent être évités. « Des idiots qui crient qu’ils sont venus chercher leur liberté et qui ensuite pillent les magasins. On dirait que nous allons vers une guerre civile ».

Émeutes aux Pays-Bas contre le couvre-feu : l'extrême droite mise en cause
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Un centre de dépistage du Covid-19 a également été incendié samedi soir dans le village d’Urk, dans le nord du pays, alors que le couvre-feu national imposé par le gouvernement entrait en vigueur, ont indiqué les autorités locales. « L’incendie dans un centre de dépistage d’Urk dépasse toutes les limites », a déclaré dimanche le ministre de la Santé Hugo de Jonge.

Les Pays-Bas ont entamé samedi leur premier couvre-feu depuis la Seconde Guerre mondiale. Il est interdit de sortir de chez soi entre 21h00 et 04h30, et ce au moins jusqu’au 9 février. Tout contrevenant encourt une amende de 95 euros. Certaines dérogations sont possibles, notamment pour les personnes revenant de funérailles ou celles devant travailler pendant le couvre-feu, à condition qu’elles présentent une attestation de déplacement.

Un comportement criminel

Pour le ministre de la Justice et de la Sécurité Ferd Grapperhaus, il ne s’agit pas de manifestants, mais d’émeutiers. « C’est tout simplement un comportement criminel : des gens qui assaillent délibérément la police, les unités mobiles, les journalistes et des secouristes. Les bourgmestres et la police ont eu raison d’intervenir durement », réagit-il dans un communiqué.

https://twitter.com/ferdgrapperhaus/status/1353397139922186240Ferd Grapperhaushttps://twitter.com/ferdgrapperhaus

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C’est en contradiction flagrante avec toutes les personnes qui ont respecté toutes les mesures prises ces derniers mois, sont restées chez elles pendant le couvre-feu samedi soir et qui tentent de traverser ensemble cette période difficile. Je lance un appel urgent à tous les Néerlandais : combattez le virus, ne vous battez pas entre vous », ajoute-t-il encore.

Le couvre-feu suscite la colère d’une partie de la population, mais aussi l’opposition de certains députés. Geert Wilders, chef du parti anti-islam PVV, a déclaré jeudi que le projet de couvre-feu du gouvernement était « disproportionné ». « Je suis ici pour la liberté. Je l’ai perdue moi-même », a déclaré jeudi au Parlement Wilders qui vit depuis plusieurs années sous constante protection policière, en raison de menaces à son encontre.

« Je n’accepte pas que nous instaurions inutilement (…) un couvre-feu alors qu’il existe des alternatives », avait-il ajouté. Dimanche, Wilders a toutefois condamné les émeutes, appelant les émeutiers à cesser les violences.

https://twitter.com/geertwilderspvv/status/1353430261325828097Geert Wildershttps://twitter.com/geertwilderspvv

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Un scénario à la Donald Trump

Jesse Klaver, le président du parti écologiste Groenlinks, n’hésite pourtant pas à accuser le PVV de Geert Wilders. Pour lui, ce parti a trouvé l’inspiration auprès de l’ancien président des États-Unis Donald Trump, dont il sous-entend qu’il est responsable du siège du Capitole à Washington le 6 janvier dernier. Il accuse également le parti libéral conservateur Forum voor Democratie.

« Ils commencent par faire peser le soupçon sur les informations et la science. Ensuite, ils appellent à ignorer les règles, puis ils blâment les autres. Le PVV et Forum tirent leurs enseignements du scénario de Donald Trump », tweete Klaver. « Ce genre d’émeutes et de vandalisme est exactement le résultat de ce comportement », conclut-il.

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Avec l’AFP

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