Le candidat républicain Donald Trump. © REUTERS/Philip Sears

Donald Trump invite la taille de son pénis dans le débat républicain

C’est probablement du jamais vu dans l’histoire des débats présidentiels: Donald Trump a fait baisser le niveau de la campagne électorale d’un cran encore avec une allusion graveleuse, lors d’un débat jeudi entre les quatre candidats républicains aux primaires.

Le milliardaire et favori de l’investiture républicaine s’en est pris au sénateur de Floride Marco Rubio, qui le week-end dernier l’avait provoqué en se moquant de l’attention qu’il porte à son apparence, et de la taille supposée petite de ses mains.

« Il a attaqué mes mains », a dit Donald Trump jeudi soir lors d’un débat à Detroit diffusé par Fox News. « Regardez ces mains. C’est des petites mains? », a-t-il demandé à l’auditoire.

« Il a parlé de mes mains en sous-entendant que si elles étaient petites, autre chose devait être petit. Je vous garantis qu’il n’y a aucun problème », a poursuivi le milliardaire, déclenchant l’hilarité dans la salle du débat, et la consternation sur les réseaux sociaux.

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Une fois cet étrange dialogue passé, le débat est devenu plus virulent entre Marco Rubio et Donald Trump, notamment sur la carrière d’homme d’affaires du promoteur immobilier. Le sénateur de Floride l’accuse d’avoir délocalisé des emplois au Mexique et en Chine, notamment pour sa ligne de vêtements. Donald Trump a répliqué en appelant son adversaire « petit Marco ».

Les deux autres candidats étaient sur la scène et jouaient la carte du sérieux: le sénateur du Texas Ted Cruz et le gouverneur de l’Ohio John Kasich.

Attaqué sur sa carrière d’homme d’affaires

L’homme d’affaires a subi les attaques répétées de ses adversaires des primaires républicaines lors du débat télévisé, ainsi que de personnalités du parti désormais en guerre ouverte avec le favori de l’investiture.

De 17 candidats au départ, il n’en restait que quatre à Detroit jeudi pour le onzième débat des primaires, diffusé sur la chaîne Fox News, dont le milliardaire avait boycotté le dernier débat fin janvier pour protester contre sa journaliste vedette, Megyn Kelly, présente jeudi.

Donald Trump a été attaqué immédiatement sur sa carrière d’homme d’affaires, le sénateur de Floride Marco Rubio s’attelant à saper sa réputation en insistant sur les faillites de certains de ses casinos, les entreprises ratées de l’empire Trump, ou le procès civil d’ex-étudiants de l’ex-« Université Trump », qui vendait des cours sur l’immobilier et l’entrepreneuriat.

« Vous n’avez jamais employé une personne de votre vie. J’ai employé des dizaines de milliers de personnes », a répondu Donald Trump, sur la défensive alors que des publicités négatives commencent à l’attaquer dans le grand Etat de Floride, qui votera le 15 mars. « C’est un procès civil mineur », a-t-il éludé.

« Vous vous souvenez de la vodka Trump, ou des steaks Trump? » a répliqué Marco Rubio, que Donald Trump appelle « petit Marco ».

Modérateurs et rivaux ont souligné durant l’émission des contradictions et revirements du favori, qui peine à persuader l’ensemble des conservateurs qu’il est bien l’un des leurs.

Ted Cruz, sénateur ultra-conservateur du Texas, a rappelé que Donald Trump avait envoyé dix chèques à diverses campagnes de la démocrate Hillary Clinton dans le passé. « C’était pour les affaires », a justifié Donald Trump.

Plus grave, aux yeux des républicains, un doute est venu s’installer sur sa position exacte sur l’immigration clandestine. Donald Trump aurait dit au New York Times, lors d’une rencontre « off », qu’il serait flexible sur le sort des clandestins, qu’il a publiquement promis d’expulser. Pressé de toutes parts, il a refusé à plusieurs reprises d’autoriser le quotidien à diffuser l’enregistrement.

« J’ai un noyau très solide », a assuré Donald Trump face aux attaques, « mais je n’ai jamais vu quelqu’un réussir sans un degré de flexibilité ».

« Crier et insulter les gens ne fait pas de vous un dur à cuire », a lâché Ted Cruz, en appelant les républicains à se rassembler derrière sa candidature.

Le débat concluait une journée mouvementée pour le parti républicain, divisé sur l’ascension irrésistible de Donald Trump.

Il a remporté dix des 15 premières consultations depuis le 1er février. Le calendrier des primaires a été conçu de telle façon qu’à partir du 15 mars, le candidat en tête sera quasi-assuré de remporter l’investiture: la plupart des Etats comme la Floride attribueront la totalité de leurs délégués au vainqueur, ce qui consolidera toute avance de façon exponentielle vers la majorité absolue requise.

Le temps presse, et le candidat républicain à la présidentielle de 2012, Mitt Romney, a pris la tête de la contre-offensive, sortant de sa réserve dans un discours accablant jeudi.

« Donald Trump est un charlatan, un imposteur. Ses promesses ne valent pas mieux qu’un diplôme de l’Université Trump. Il prend les Américains pour des pigeons », a-t-il déclaré dans l’Utah.

Il s’est surtout attardé sur la personnalité du milliardaire, sa « malhonnêteté », sa « cupidité », sa « misogynie » et sa vulgarité.

Mais des républicains doutent de l’efficacité de cette contre-offensive, improvisée et tardive. « C’est trop tard », s’est lamenté au Washington Post le consultant républicain Alex Castellanos.

« Tant que Trump respecte la règle du jeu, s’il gagne, c’est comme ça », dit à l’AFP Steve King, élu républicain du Congrès qui soutient Ted Cruz, lors du rassemblement annuel des conservateurs américains, à National Harbor, près de Washington.

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