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Des escadrons secrets américains éliminent des dirigeants de l’État islamique

Le Vif

Un groupe secret, composé de près de 200 soldats d’élite américains, traque et élimine des djihadistes de l’État islamique. Près de 40 « personnes de haute valeur » pour l’EI et Al Qaïda auraient déjà été tuées.

Depuis quelques mois un groupe de 200 soldats d’élite traquent les dirigeants de l’État islamique et d’Al Qaïda. L’un des derniers en date serait Abou Wahib, le chef d’un groupe qui sévit dans la province irakienne stratégique d’Al-Anbar. Ces troupes ont carte blanche de la part d’Obama. Normalement c’est ce dernier qui peut donner l’ordre d’une frappe mortelle. En moyenne, il faut deux mois pour que les sept étapes d’une telle validation aboutissent. Les frappes sont alors autorisées sur une période de 60 jours.

Ces troupes disposent des moyens les plus sophistiqués pour la surveillance du terrain. Elles peuvent aussi se rendre au coeur des territoires occupés par l’EI. De l’aveu même de Steve Warren, un des porte-parole militaires de la coalition dans le journal Le Parisien : « Depuis le début de l’année 2015, nous avons tué plus de 40 cibles de haute valeur. Nous avons montré que nous pouvions les avoir où qu’ils se trouvent »

Dans la liste des personnes éliminées, on retrouve Omar al-Tchitchani alias Omar le Tchétchène, l’ex-commandant militaire de l’EI, ou le Saoudien Amr al-Absi, responsable de plusieurs enlèvements. Mais aussi des personnes ayant participé à l’élaboration des attentats de Bruxelles et Paris.

Le but de ces opérations est surtout psychologique : distiller la peur au sein même de l’État islamique.

Le programme américain d’assassinats ciblés

En 2015 sortait ce qu’on a alors appelé le scandale des « Drone papers« . Le site d’investigation The Intercept publiait un dossier sur le programme d’assassinats ciblés de l’armée américaine et de la CIA. Ce programme, très secret, consistait en une série de meurtres dans plusieurs régions du monde tels que le Yémen ou l’Afghanistan à l’aide de drone.

La doctrine de l’armée américaine en matière de terrorisme est habituellement résumée par un acronyme : FFFEA pour Find, fix, finish, exploitation and analysis (trouver, régler, achever, exploiter et analyser) dit Le Monde. Sauf qu’il n’y aurait plus guère d’analyse depuis que de nombreuses attaques se font par drone. Ces campagnes ciblées de l’armée américaine sont appelées « Capture / kill ». Il fut un temps où on donnait la préférence à la capture. Mais cela ne semble plus être le cas aujourd’hui. Pour la simple raison que lorsque l’opération est menée depuis un drone, on ne peut parler de capture. Selon Michael Flynn, ancien chef de l’agence de renseignement de l’armée, « on ne capture plus jamais personne. » Avec à la clé plus aucun renseignement humain et souvent une piste qui s’éteint. Et même parfois un nouvel ennemi en cas d’erreur.

Les papiers publiés dans le cadre du « drone papers » révélaient surtout que le taux de réussite de ces « attaques ciblées » était quelque peu aléatoire puisque 9 personnes tuées sur dix n’étaient pas l’objet de cette même attaque. Par ailleurs, un drone tue en moyenne 10 fois plus de civils que les avions américains.

La kill List

Ces assassinats ciblés sont basés sur des sources issues des surveillances de masse de la Nasa, de programme d’écoute, mais aussi sur les informations récoltées pas les drones eux-mêmes. Pour se retrouver sur la très peu enviable liste des personnes à tuer, il faut que l’on « présente un risque continu et imminent pour la sécurité d’Américains ». En réalité présenter une menace pour les « soldats américains ou les intérêts américains » suffit selon The Intercept. Un peu vague et fourre-tout donc.

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