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Démission de l’envoyé des Etats-Unis pour la coalition antijihadistes

Le Vif

L’émissaire des Etats-Unis pour la coalition internationale antijihadistes Brett McGurk a présenté vendredi sa démission, a indiqué samedi un responsable du département d’Etat.

Le départ de M. McGurk sera effectif au 31 décembre, a précisé ce responsable sous couvert d’anonymat, sans autre détail.

Selon plusieurs médias américains, il avait décidé de quitter son poste en février mais il a avancé cette échéance après les rebondissements de la semaine.

Le président américain Donald Trump a annoncé mercredi sa décision surprise de retirer le plus vite possible les quelque 2.000 soldats américains stationnés en Syrie, estimant que le groupe Etat islamique (EI) était vaincu. Le même jour, il indiquait que la préparation d’un désengagement partiel d’Afghanistan était lancée.

Le Wall Street Journal et le New York Times ont évoqué le départ de la moitié des 14.000 militaires américains engagés sur le sol afghan dans ce conflit vieux de 17 ans lancé après les attentats du 11 septembre 2001.

« Concernant la Syrie, nous devions à l’origine y être pour trois mois et, c’était il y a sept ans -nous ne sommes jamais partis », a tweeté M. Trump samedi, avant la révélation de la démission de M. McGurk.

« Lorsque je suis devenu président, l’EI se déchainait. Désormais, l’EI est en grande partie vaincu et d’autres pays de la région, y compris la Turquie, devraient être capables de s’occuper facilement de ce qu’il en reste. Nous rentrons à la maison! », a-t-il ajouté.

Le lendemain des annonces présidentielles, le ministre de la Défense Jim Mattis faisait part de sa démission à compter de février, affichant son désaccord avec la nouvelle stratégie de la Maison Blanche.

« La fin de l’EI prendra beaucoup plus de temps »

A plusieurs reprises, cet ex-général des Marines âgé de 68 ans avait mis en garde contre un départ précipité de Syrie, évoquant le risque de « laisser un vide qui puisse être exploité par le régime (du président Bachar Al-) Assad ou ses soutiens ».

Et vendredi, c’est donc l’émissaire américain pour la coalition internationale antijihadistes Brett McGurk, 45 ans, qui a décidé de jeter l’éponge en offrant sa démission au secrétaire d’Etat Mike Pompeo.

La semaine dernière, celui qui avait été nommé en 2015 par le président démocrate Barack Obama assurait que les Américains avaient vocation à rester encore pendant un bon moment en Syrie.

« Même si la fin du califat en tant que territoire est maintenant clairement à portée de main, la fin de l’EI prendra beaucoup plus longtemps », avait-il dit devant la presse à Washington, car « il y a des cellules clandestines » et « personne n’est naïf au point de dire qu’elles vont disparaître » du jour au lendemain.

« Personne ne déclare mission accomplie », avait-il insisté. « Nous avons bien entendu appris beaucoup de leçons dans le passé, donc nous savons qu’une fois que les territoires sont libérés, on ne peut pas simplement plier bagage et partir ».

Ces derniers mois, de hauts responsables militaires américains ont multiplié les mises en garde contre un retrait précipité qui laisserait la voie libre en Syrie aux alliés du régime d’Assad: la Russie, grande rivale des Etats-Unis, et l’Iran, véritable bête noire de l’administration Trump.

Mais tout au long de la campagne pour la présidentielle de 2016, le milliardaire républicain avait répété que l’engagement des Etats-Unis au Moyen-Orient coûtait des milliards de dollars qui seraient mieux dépensés au profit du contribuable américain, et qu’il fallait laisser d’autres acteurs, notamment les pays arabes du Golfe, faire le travail sur place.

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