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Corruption : Tshisekedi veut « changer les mentalités » sans « fouiner » dans le passé

Le Vif

Le président congolais Félix Tshisekedi a affirmé dimanche qu’il voulait changer « les mentalités » contre la corruption en République démocratique du Congo, sans « règlement de comptes » et sans « fouiner » dans le passé des responsables encore aux commandes.

Dans un entretien à la chaîne TV5Monde et au quotidien français Le Monde, le chef de l’Etat congolais a aussi défendu son tout-puissant directeur de cabinet, Vital Kamerhe, dans l’affaire des 15 millions de dollars qui manquent dans les caisses du Trésor public.

« Je ne ferai pas ce travail d’aller fouiner dans le passé », a-t-il dit, en réponse à une question sur l’impunité des crimes économiques. « On n’a pas de temps à perdre dans des règlements de comptes ».

Des ONG occidentales ont accusé la Générale des carrières et des mines » (Gécamines) d’avoir détourné des centaines de millions au bénéfice du régime de l’ancien président Joseph Kabila.

« Je n’en ai pas la preuve », a déclaré M. Tshisekedi, qui a refusé de nommer Premier ministre le PDG de la Gécamines, Albert Yuma.

« Je n’ai aucune preuve de sa méconduite. Jusqu’ici en tous cas. Je n’ai pas à lui cracher dessus », a-t-il poursuivi au sujet de son directeur de cabinet et allié politique, Vital Kamerhe.

Le directeur de cabinet est cité sans être nommé dans le rapport de l’inspection générale des finances transmis le 31 juillet au parquet.

Selon ce rapport, 15 millions de dollars destinés au Trésor public ont été versés sur un autre compte qui a été vidé, avec « le directeur de cabinet » du chef de l’Etat parmi les quatre responsables.

Cette somme correspond à une ristourne de 15% sur 100 millions de dollars versés par l’Etat aux compagnies pétrolières pour compenser le gel des prix à la pompe.

« Ce n’est pas une affaire de détournement de l’argent qui devait aller dans les caisses du Trésor », a-t-il affirmé. « C’est une affaire de rétrocommission ».

L’enquête judiciaire portera sur le fait de savoir si la rétrocommission était destinée aux caisses du Trésor, assure-t-il.

Investi le 24 janvier, Félix Tshisekedi a été proclamé vainqueur des élections du 30 décembre. Il gouverne en coalition avec son précécesseur, Joseph Kabila, qui a gardé une vaste majorité au parlement, selon les résultats officiels critiqués sans relâche par l’opposant Martin Fayulu.

« Je n’aime pas que l’on me prenne pour un usurpateur. Cela fait mal », a déclaré M. Tshisekedi à propos de son ancien allié Fayulu, qui revendique la victoire. « J’attends toujours depuis qu’il apporte les preuves de sa victoire ».

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