A Milan, une célèbre galerie commerçante déserte. © Belga

Coronavirus: en Italie, un week-end à l’isolement commence

Le Vif

Rues désertes, silence pesant, commerces et, désormais, parcs et jardins publics fermés: l’Italie a entamé son premier week-end sous le régime des mesures d’isolement et d’interdiction de rassemblements ordonnées par le gouvernement pour endiguer la pandémie liée au coronavirus.

Dernières mesures en date, les villes de Milan et Rome ont décidé de fermer à partir de samedi tous leurs parcs, jardins publics et aires de jeux pour éviter les rassemblements.

Les parcs non clos, comme la célèbre Villa Borghese qui couvre 80 hectares au coeur de la Ville éternelle, resteront ouverts pour les Romains qui voudront y faire un jogging ou une promenade, à condition de respecter une distance de sécurité d’un mètre entre eux.

Plusieurs autres villes du nord au sud comme Naples, Bologne, Pavie ou Pescara, ont pris des mesures identiques.

A Rome, quelques bus quasiment vides circulent, de rares piétons déambulent, mais la ville semble vide. D’ordinaire grouillant le vendredi soir, le quartier de Trastevere, en plein centre historique, avait des allures de ville fantôme. Seuls de rares échos de conversations s’échappaient des fenêtres et quelques passants promenaient leurs chiens.

Le maire de Naples (Sud), Vincenzo De Luca a signé vendredi une ordonnance imposant une quarantaine à quiconque sera trouvé en ville sans raison impérieuse, comme faire ses courses, se rendre à la pharmacie ou aller travailler. Des sanctions pénales seront prévues si cette quarantaine forcée n’était pas respectée, a-t-il prévenu.

Le deuxième aéroport de Rome, Ciampino, a fermé comme prévu après le départ dans la nuit du dernier avion, à destination de Nuremberg, en Allemagne.

Le gouvernement doit présenter ce week-end un décret comprenant des mesures sanitaires et fiscales pour aider les familles et soutenir l’économie durement touchée: report du paiement des factures et de la TVA, moratoires sur le remboursement des prêts, assimilation de la quarantaine à un arrêt-maladie, sont certaines des mesures attendues, selon les médias.

« L’Italie ne s’arrête pas »

Les élections régionales du printemps pourraient être reportées et le mandat des conseillers régionaux, qui arrive à échéance le 31 juillet, être prolongé de trois mois.

« L’Italie ne s’arrête pas », a cependant déclaré vendredi le chef du gouvernement lors d’une vidéo-conférence avec les partenaires sociaux à qui il a annoncé la fourniture d’équipement de sécurité et de masques de protection aux salariés des entreprises italiennes.

Deuxième pays le plus touché au monde après la Chine, l’Italie compte désormais près de 1.300 morts, dont 250 entre jeudi et vendredi, pour un total de plus de 17.000 cas enregistrés, selon le dernier bilan officiel publié vendredi.

Selon la Protection civile, la pandémie montre des signes de ralentissement dans les communes de Lombardie et Vénétie initialement confinées, dans le Nord du pays.

Mais il faut s’attendre à une nouvelle augmentation des cas en raison de comportements constatés le week-end dernier, durant lequel des « foules » se sont rendues sur des plages ou dans les stations de ski du Nord en dépit des mesures de confinement, selon la Protection civile.

Dans le Sud, jusqu’à présent relativement épargné, le président de la région des Pouilles, Michele Emiliano, ne cache pas son inquiétude, s’offusquant de la décision de personnes originaires de sa région de fuir le Nord où ils travaillent: « Vous nous apportez de nombreux autres foyers de contagion que nous aurions pu éviter », écrit-il sur Facebook.

Vendredi soir, les Italiens se sont mis au balcon à 18H00 pour chanter ou jouer de la musique et briser le silence des villes. C’est l’hymne italien « Fratelli d’Italia » qui a été le plus entendu dans les rues désertes. L’initiative sera renouvelée samedi.

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