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Commission: Juncker « confiant », Cameron méfiant

Le Vif

Le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker s’est dit « confiant d’être élu prochain président de la Commission européenne d’ici mi-juillet » dans un entretien au journal allemand Bild dimanche même si, selon le journal, Paris se met maintenant en travers de son projet.

« Au sein du Conseil européen, une large majorité de chefs d’Etat et de gouvernement chrétiens-démocrates et socialistes me soutiennent », a dit M. Juncker, selon un extrait de l’interview diffusé à l’avance par Bild. Il a promis de « rallier les autres » dans les trois à quatre semaines à venir. « L’Europe ne doit pas se laisser mettre sous pression », selon l’ex-président de l’Eurogroupe, candidat désigné des conservateurs lors de la campagne aux élections européennes mais dont un certain nombre de capitales européennes ne veulent pas. Parmi elles, Londres, Stockholm, Budapest mais aussi, selon Bild, le gouvernement français. Paris voudrait installer un Français à la tête de la Commission, écrit le journal, qui ne cite pas ses sources.

Le président François Hollande a fait savoir cette semaine à la chancelière Angela Merkel qu’il avait besoin d’un « signal » en direction de ses électeurs, après le succès du Front national (extrême droite) au scrutin de dimanche dernier, écrit Bild. « Il a fait pression pour un programme d’investissement de grande ampleur et a mis sur la table (le nom de) son ancien ministre des Finances Pierre Moscovici », poursuit le tabloïd.

C’est M. Juncker qui a les faveurs des Allemands, selon un sondage effectué pour Bild auprès de 500 personnes cette semaine. 43% d’entre eux étaient favorables à sa nomination, 34% étaient contre.

Après quelques jours de flou, la chancelière s’est prononcée vendredi en faveur de M. Juncker.

Cameron a menacé de sortie de l’UE si Juncker présidait la Commission

Le Premier ministre britannique David Cameron a lui menacé ses partenaires européens d’une sortie de son pays de l’UE si le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker devenait président de la Commission européenne, rapporte dans sa dernière édition l’hebdomadaire allemand Der Spiegel.

Citant « des sources proches des participants » au sommet qui a réuni mardi dernier à Bruxelles les chefs d’Etat et de gouvernement européens, le magazine rapporte que M. Cameron aurait déclaré, entre autres à la chancelière allemande Angela Merkel, que le choix de M. Juncker « déstabiliserait à ce point son gouvernement qu’un référendum sur la sortie de l’UE devrait être avancé » et se solderait très certainement par un refus de rester dans l’Union.

« Une figure des années 80 ne peut pas résoudre les problèmes des cinq prochaines années », aurait déclaré M. Cameron à propos de M. Juncker, selon le magazine, qui a diffusé samedi des extraits de son article.

Les conservateurs constituent la première force du Parlement européen après les élections européennes de dimanche dernier, et M. Juncker était leur candidat désigné. Mais l’hostilité de Londres à son égard est de notoriété publique et d’autres capitales, comme La Haye, Stockholm ou encore Helsinki, sont également réticentes. Après quelques jours de flou, Mme Merkel a apporté vendredi son soutien à l’ancien président de l’Eurogroupe.

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