Père Columba Stewart arpente les ruelles de la vieille ville de Jérusalem. Moine depuis 1982, il a étudié à Harvard, Yale et Oxford, obtenant une première maîtrise en histoire et littérature, une seconde en sciences religieuses et un doctorat en philosophie. Il enseigne la théologie à l'université Saint-Jean, dans le Minnesota. © MATILDE GATTONI

Columba Stewart, le moine sauveur de patrimoine (en images)

Père Columba Stewart, un bénédictin de 64 ans, a dédié sa vie à la préservation de l’histoire et de la culture menacées par les guerres et le temps qui passe. Une mission qu’il envisage aussi comme un moyen de mettre en évidence les affinités entre religions et d’apaiser ainsi les relations entre croyants.

Columba Stewart, homme résolu à la voix douce, dirige la Hill Museum and Manuscript Library (HMML). Cette organisation sans but lucratif basée à l’université Saint-Jean de Collegeville, dans le Minnesota, se consacre à la préservation de manuscrits menacés de disparition. Depuis sa nomination à la tête de la HMML, en 2003, le bénédictin de 64 ans a parcouru l’Europe, le Moyen-Orient, l’Ethiopie ou encore l’Inde afin de dénicher et de numériser plus de 50 000 ouvrages anciens, qu’ils soient religieux, scientifiques ou philosophiques. Il a ainsi créé la plus grande « bibliothèque digitale » au monde.

Ses recherches l’ont parfois conduit dans des régions parmi les plus dangereuses de la planète. Lorsque l’Etat islamique et d’autres groupes radicaux ravageaient l’Afrique et le Moyen-Orient et y détruisaient d’anciens temples et d’innombrables antiquités, père Columba menait son propre combat, pour la défense du savoir. Il a formé des équipes locales dans des zones sensibles telles que l’Irak, la Syrie et le Mali, leur apprenant à numériser des textes centenaires afin de les transmettre aux générations futures. « Elles sont rémunérées par notre association et se chargent de cette phase aussi délicate que fondamentale. Elles sont fières de prendre part à la sauvegarde de leur propre patrimoine. »

Le moine espère également que son travail favorisera une meilleure compréhension entre les communautés religieuses, à une époque où les relations, en particulier celles entre chrétiens et musulmans, sont tendues. « Si nous nous inspirons des temps où nous cohabitions en paix, nous pourrions réapprendre à vivre ensemble », expose-t-il. « Sinon, nous resterons arrêtés sur nos différences apparentes, effrayés et méfiants les uns envers les autres. »

Par Matteo Fagotto. Photos: Matilde Gattoni.

Columba Stewart et Abouna Shimon Çan, le moine responsable de la bibliothèque du monastère syriaque orthodoxe Saint-Marc, examinent un ancien manuscrit. Tous les livres regroupés ici ont été numérisés par le HMML.
Columba Stewart et Abouna Shimon Çan, le moine responsable de la bibliothèque du monastère syriaque orthodoxe Saint-Marc, examinent un ancien manuscrit. Tous les livres regroupés ici ont été numérisés par le HMML.© MATILDE GATTONI
La cathédrale Saint-Jacques de Jérusalem, datant du XIIe siècle, est le siège du patriarcat arménien. Le père Columba s'y rend régulièrement lors de ses déplacements à Jérusalem.
La cathédrale Saint-Jacques de Jérusalem, datant du XIIe siècle, est le siège du patriarcat arménien. Le père Columba s’y rend régulièrement lors de ses déplacements à Jérusalem.© MATILDE GATTONI
Vue d'ensemble de la vieille ville de Jérusalem.
Vue d’ensemble de la vieille ville de Jérusalem.© MATILDE GATTONI
Des religieuses se promènent dans les ruelles de la vieille ville.
Des religieuses se promènent dans les ruelles de la vieille ville.© MATILDE GATTONI
La bibliothèque Isaaf al-Nashashibi est l'une des plus importantes bibliothèques privées de Jérusalem-Est. Nommée d'après une figure littéraire palestinienne, elle héberge environ cinq cents manuscrits, les plus anciens remontant au XIIe siècle. Ils traitent aussi bien d'études islamiques que de la littérature arabe ou turque
La bibliothèque Isaaf al-Nashashibi est l’une des plus importantes bibliothèques privées de Jérusalem-Est. Nommée d’après une figure littéraire palestinienne, elle héberge environ cinq cents manuscrits, les plus anciens remontant au XIIe siècle. Ils traitent aussi bien d’études islamiques que de la littérature arabe ou turque© MATILDE GATTONI
La cathédrale Saint-Jacques de Jérusalem, datant du XIIe siècle, est le siège du patriarcat arménien. Le père Columba s'y rend régulièrement lors de ses déplacements à Jérusalem.
La cathédrale Saint-Jacques de Jérusalem, datant du XIIe siècle, est le siège du patriarcat arménien. Le père Columba s’y rend régulièrement lors de ses déplacements à Jérusalem.© MATILDE GATTONI
Numérisation d'un manuscrit dans la bibliothèque de la famille Khalidi. A quelques pas du Mur des lamentations et de l'Esplanade des mosquées, dans le quartier arabe, elle recèle la plus importante collection privée de manuscrits de Palestine.
Numérisation d’un manuscrit dans la bibliothèque de la famille Khalidi. A quelques pas du Mur des lamentations et de l’Esplanade des mosquées, dans le quartier arabe, elle recèle la plus importante collection privée de manuscrits de Palestine.© MATILDE GATTONI

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