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Climat, développement durable et sécurité: Charles Michel annonce ses défis à l’ONU

Le Premier ministre belge Charles Michel a identifié jeudi, devant l’assemblée générale de l’Onu, trois grands défis – climat, développement durable et sécurité – dans lesquels on ne peut qu’entrevoir des axes majeurs de sa future fonction de président du Conseil européen.

Il a d’emblée répondu diplomatiquement au président américain Donald Trump, qui avait tenu mardi un discours empreint de patriotisme et de critique du multilatéralisme.

« Être patriote, c’est aimer les siens et vouloir pour eux le meilleur. Vouloir le meilleur pour les siens et pour les autres, c’est l’essence même de notre organisation », a commenté le dirigeant belge.

« Il ne s’agit pas de diviser, d’opposer, de régresser. Il s’agit au contraire de connecter, de rassembler, d’amplifier, de se déployer… Avec un liant plus puissant que tout: les valeurs universelles et l’Etat de droit », a-t-il ajouté, en écho aux propos du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres qui avait mis en garde contre les divisions croissantes du monde.

Le climat – thème hyper-médiatisé d’un sommet spécial lundi à l’ONU, notamment à travers la figure de la jeune activiste suédoise Greta Thunberg – est le premier défi global qu’il a cité.

« Il ne s’agit pas d’être tétanisé par la peur ou la colère (…), ne sombrons pas dans le piège angoissant du catastrophisme », a affirmé M. Michel.

Il reconnait que les efforts réalisés ne sont pas suffisants, mais voit dans le nécessaire objectif de neutralité carbone « des opportunités pour le développement et l’amélioration de notre cadre de vie. »

« Mon message est optimiste. Nous pouvons réussir et nous allons réussir », a répété le libéral, en insistant sur l’innovation, la technologie et la liberté d’entreprendre.

Pour accélérer la mise en oeuvre des Objectifs du développement durable (ODD), deuxième thème principal de cette semaine onusienne, « le secteur privé peut jouer un rôle majeur pour faire reculer la pauvreté », a-t-il ajouté, alors que l’ONU peine à convaincre ses Etats membres de délier davantage les cordons de la bourse.

Et s’il prône le libre-échange, c’est encadré de règles de réciprocité et de standards sociaux et environnementaux « ambitieux ». De même, « les nouvelles technologies, l’intelligence artificielle ou encore l’économie des données doivent être davantage encadrés. »

L’Etat de droit, le féminisme (« aussi une affaire d’hommes »), la non-discrimination, sont quelques-unes des valeurs fondamentales qu’il a défendues sans surprise.

Quant à la paix et la sécurité, troisième défi majeur qu’il identifie, le Premier ministre belge a confirmé l’alignement sur les positions européennes concernant le Golfe, l’Iran ou le Proche-Orient.

« Nous ne sommes pas débarrassés du terrorisme », a-t-il prévenu à propos de Daesh, qui « poursuit l’endoctrinement et menace des cibles innocentes et vulnérables ainsi que les forces de l’ordre ».

Pour la Syrie particulièrement, il a vivement déploré – sans citer ses responsables – le veto russo-chinois à la résolution belgo-germano-koweïtienne visant à instaurer un cessez-le-feu pour les civils qui vivent dans la zone d’Idlib.

Charles Michel a aussi répété ses encouragements aux premiers gestes d’ouverture de l’espace politique en République démocratique du Congo, notamment la libération de prisonniers.

Le futur président du Conseil européen s’est abstenu de s’apesentir sur des sujets polémiques intra-européens, lui qui sera chargé de dégager des consensus parmi les dirigeants des Vingt-sept et de gérer les suites du Brexit.

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