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Certains geôliers parlaient français: « des Français, des Belges, sont partis faire le jihad »

Le Vif

Certains des geôliers des quatre journalistes français libérés après dix mois de captivité en Syrie parlaient français, a affirmé dimanche le chef de la diplomatie française Laurent Fabius.

Interrogé sur la présence de geôliers des ex-otages qui parlaient français, le ministre a répondu: « Malheureusement oui! « . « Il y a des Français, des Belges, des Italiens, des Européens en général, qui sont partis faire le jihad » en Syrie, a ajouté Laurent Fabius interrogé lors du Grand rendez-vous I-télé, Europe 1, Le Monde.

Les quatre otages étaient aux mains de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), le plus radical des groupes jihadistes en Syrie. « Il faut être très discret car les terroristes utilisent tout contre les otages eux-mêmes », a-t-il souligné en rappelant que des journalistes d’autres nationalités, une vingtaine selon lui, sont toujours détenus en Syrie.

Didier François, grand reporter à la radio Europe 1, et le photographe Edouard Elias avaient été enlevés au nord d’Alep le 6 juin 2013. Nicolas Hénin, reporter à l’hebdomadaire français Le Point, et Pierre Torrès, photographe indépendant, avaient été enlevés le 22 juin à Raqqa.

Ils ont été retrouvés par une patrouille de l’armée turque dans la nuit de vendredi à samedi dans le no man’s land de la frontière séparant la Turquie et la Syrie, près de la petite ville turque d’Akçakale (sud-est). M. Fabius a précisé qu’ils « ont été lâchés près de la frontière turque, ils sont arrivés en Turquie, les Turcs ne savaient pas qui ils étaient » et ont procédé à des vérifications. « Samedi au petit matin, nous avons été avertis par le patron des services secrets » français », a-t-il raconté.

Comme certains des quatre ex-otages l’ont laissé entendre, « ils ont été traités très durement », a souligné le ministre.

Accueillis en France par Hollande

Les quatre journalistes français, ex-otages en Syrie, ont atterri dimanche en France sur la base militaire d’Evreux (nord-ouest) pour une courte escale avant de rejoindre à bord d’un hélicoptère celle de Villacoublay, au sud de Paris, pour leur accueil officiel, a-t-on appris auprès de la présidence.

Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torrès, libérés samedi à la frontière avec la Turquie, y seront accueillis vers 09H00 par le président François Hollande, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, leurs familles et de nombreux confrères.

Ils se rendront dans un premier temps « au calme » dans un salon VIP de la base de Villacoublay qui accueille habituellement les vols gouvernementaux, avant de revenir devant leurs confrères en compagnie du président Hollande, qui prendra la parole, a indiqué un officier de presse. Puis ils se rendront dans un hôpital militaire parisien pour un bilan médical, a-t-il précisé.

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