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« Boris » et « Ken le rouge » se battent pour Londres

Sept candidats au total se présentent à l’élection municipale de la capitale britannique ce jeudi, mais la campagne a tourné au duel entre « Boris » et « Ken ».

Les Londoniens se contentent de peu. L’excentrique maire conservateur de la capitale britannique Boris Johnson fait figure de favori dans l’élection qui l’oppose ce jeudi à son prédécesseur, le travailliste Ken Livingstone, pour la mairie de Londres, place financière majeure, qui sera sous les projecteurs du monde entier cet été lors des Jeux Olympiques.

Maigre bilan

Le bilan du maire sortant à la tête de Londres est pourtant plutôt léger. Dans une ville engorgée par le trafic, dont le métro fonctionne de façon souvent chaotique, le principal succès du maire sortant a été la mise en place d’un système de vélos en libre-service inspiré par celui de Paris, surnommés les « Boris bikes », une idée pourtant reprise de… son prédécesseur. Il a par ailleurs remisé au dépôt les bus articulés introduits par son prédécesseur, leur préférant les traditionnels bus à impériale dans une version modernisée.

Mais Boris Jonhson plaît aux Londoniens. Cheveux blond platine en bataille, célèbre pour ses traits d’humour, « Boris », comme on l’appelle, est en quête d’un nouveau mandat de quatre ans à la tête de la capitale britannique.

Sept candidats au total se présentent à l’élection mais la campagne a tourné au duel entre « Boris » et « Ken », à coups d’attaques personnelles et d’échanges musclés entre deux hommes coutumiers des écarts de langage. « Cela a surtout été une compétition entre deux célébrités, avec bien plus de piques entre candidats que de remarques politiques », souligne l’analyste politique Tony Travers. Premier maire de Londres (2000-2008), Ken Livingstone, 66 ans, dont les anciennes sympathies gauchistes lui ont valu le surnom de « Ken le Rouge » -si rouge qu’il s’est un temps brouillé avec le Parti travailliste de Tony Blair.

Des pouvoirs limités

Si le maire de Londres est un personnage important sur le plan politique, en pratique ses pouvoirs sont limités et portent essentiellement sur les transports et l’urbanisme. Les mairies de quartiers ont de leur côté des compétences concernant la plupart des services publics. Et le maire de Londres a peu de ressources fiscales « à côté de ceux de Paris ou de New York, qui ont davantage de contrôle sur leurs revenus », souligne Tony Travers. « L’élection serait bien plus sérieuse » si le maire avait davantage de pouvoirs pour prélever des impôts, juge encore cet expert de la London School of Economics.

Une compétition à coup de piques

Le ton est en tout cas monté d’un cran quand le travailliste a accusé le maire sortant, au cours d’un débat à la radio, d’avoir mis en place un montage similaire au sien. Des propos qui lui ont ensuite valu de se faire traiter de « putain de menteur » par un Boris Johnson furieux, au cours d’un face-à-face dans un ascenseur.
Alors que le maire sortant est crédité d’une avance de quelques points (entre 2 et 8, selon les sondages) sur le travailliste, Ken Livingstone a affirmé que la popularité de son rival s’expliquait par le fait qu’il faisait « rire les gens ».

L’ancien maire a rappelé au passage que Boris Johnson, 47 ans, était un ancien élève -comme le Premier ministre David Cameron- du très huppé collège d’Eton. « Boris s’est dit à un moment, avant de rentrer à Eton, tiens je vais ébouriffer mes cheveux et faire des blagues, comme ça j’arriverais toujours à m’en tirer à bon compte », a persiflé Ken Livingstone, en référence à l’apparente désinvolture de son rival. Boris Johnson s’est aussi attiré des critiques en tardant à rentrer de vacances alors que sa ville s’embrasait lors des émeutes de l’été dernier

LeVif.be avec L’EXpress

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