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Berlin refuse l’envoi de soldats au sol en Syrie, réclamés par Washington

Le gouvernement allemand a rejeté lundi une demande américaine d’envoi de troupes au sol dans le nord de la Syrie, un sujet qui provoque des dissensions au sein de la coalition d’Angela Merkel.

« Quand je dis que le gouvernement allemand a l’intention de maintenir son dispositif au sein de la coalition contre le groupe Etat islamique, comme nous le savons cela n’inclut pas de troupes terrestres », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert, lors d’un point-presse régulier.

Les Etats-Unis avaient demandé dimanche à l’Allemagne, par la voix du représentant spécial américain pour la Syrie, James Jeffrey, de fournir des troupes au sol et attendaient une réponse rapide.

« Nous cherchons ici (en Allemagne) et parmi les autres partenaires de la coalition » internationale contre l’EI comprenant 80 pays, « des volontaires prêts à s’investir », avait dit M. Jeffrey, en visite à Berlin.

« Depuis plusieurs années, l’Allemagne apporte une contribution importante et reconnue sur le plan international à la coalition anti-EI », a souligné en réponse M. Seibert.

La participation allemande à cette coalition consiste essentiellement en des vols de reconnaissance et à des formations dispensées en Irak.

« Nous sommes à présent en discussion avec nos alliés américains sur la manière dont doit se poursuivre l’engagement dans la région », a-t-il ajouté.

Le mandat pour la participation de l’Allemagne en Syrie expire fin octobre. Le parlement devra ensuite se prononcer sur les suites à donner.

Le président Donald Trump a annoncé fin 2018 le retrait de la plus grande partie des quelque 2.000 soldats américains du nord-est de la Syrie, en proclamant une victoire totale contre l’organisation djihadiste EI.

Depuis, il s’est laissé convaincre de ralentir le retrait et de laisser dans cette zone non contrôlée par le régime syrien, quelques centaines d’Américains qu’il souhaite voir épaulés par des militaires alliés.

La demande américaine a immédiatement commencé à susciter un débat au sein de la fragile coalition d’Angela Merkel.

Le parti de centre-droit (CDU) de la chancelière, favorable à un engagement militaire accru du pays sur les théâtres de conflit, s’est dit ouvert à la discussion. Mais son allié social-démocrate y est fermement opposé.

Le sujet de l’envoi de soldats au sol est politiquement sensible dans ce pays à la culture très pacifiste en raison de son passé nazi. L’Allemagne n’a commencé que tardivement, à partir de 1994 à autoriser l’envoi de ses soldats sur des théâtres de guerre étrangers.

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