Située dans une ancienne base navale militaire, la prison de Karosta est aujourd'hui un haut lieu du tourisme de mémoire en Lettonie. Pour 15 euros, on peut y vivre l'expérience extrême d'une nuit en cellule, encadré par des guides autoritaires en uniforme du parti. © Photo: Cyril Abad et Eugénie Baccot

Aux pays baltes des Soviets (en images)

Le Vif

Il est 19 h 31, le 25 décembre 1991, lorsque l’emblématique drapeau rouge estampillé d’un marteau et d’une faucille est définitivement décroché de la façade du Kremlin. L’URSS vient de disparaître, donnant naissance à quinze républiques indépendantes. L’Estonie, la Lettonie et la Lituanie retrouvent ainsi, une fois de plus, leur indépendance.

Fortes d’une population de plus de sept millions d’habitants, les trois nations nichées aux confins de l’Europe tournent lentement la page d’une histoire commune: celle de l’emprise soviétique qui avait débuté lors de la libération de leurs territoires, alors sous domination nazie, par l’URSS. Menacés par un géant russe qui ne cache plus ses velléités hégémoniques, les pays baltes cherchent toujours aujourd’hui à réoccuper pleinement leur place en Europe. Trente ans après leur indépendance, l’influence « rouge » reste néanmoins toujours présente, en témoignent les nombreux sites historiques, parcs et vestiges devenus lieux de mémoire.

Au-delà du déboulonnage des vieilles idéologies, subsiste une atmosphère étrange aux émanations surannées que ne parvient pas à dissiper l’adhésion de plus en plus forte aux codes européens. Même si les populations baltes demeurent divisées. Ainsi, alors que pour une large majorité le passé soviétique représente une période d’oppression, de déportations et d’effacement méthodique des cultures baltes, ces monuments continuent de renforcer une mémoire collective de force et d’exception pour les russophones, en grande partie descendants de populations déportées pour coloniser la zone. Contestés par les uns et adulés par les autres, les nombreux lieux et expériences de mémoire demeurent comme autant de rappels aux dangers de l’idéologie communiste pour les nouvelles générations.

En Lituanie, l'opération
En Lituanie, l’opération « 1984, survivre au drame » propose d’expérimenter la vie de prisonnier politique. Dans les galeries humides d’un ancien bunker, des comédiens jouent les tortionnaires faisant subir aux touristes différentes épreuves: interrogatoire musclé digne du KGB, visite médicale humiliante…© Photo: Cyril Abad et Eugénie Baccot
Près de la centrale nucléaire lituanienne d'Ignalina, aujourd'hui fermée, se trouve une reconstitution à l'identique de la salle de commande de Tchernobyl. C'est en appuyant sur un bouton rouge qu'un employé avait provoqué la catastrophe atomique de 1986.
Près de la centrale nucléaire lituanienne d’Ignalina, aujourd’hui fermée, se trouve une reconstitution à l’identique de la salle de commande de Tchernobyl. C’est en appuyant sur un bouton rouge qu’un employé avait provoqué la catastrophe atomique de 1986.© Photo: Cyril Abad et Eugénie Baccot
Des enfants plongent dans le lac de Visaginas, à trois kilomètres de la centrale d'Ignalina. La station balnéaire accueillait, à l'apogée du régime soviétique, les cinq mille employés du complexe nucléaire.
Des enfants plongent dans le lac de Visaginas, à trois kilomètres de la centrale d’Ignalina. La station balnéaire accueillait, à l’apogée du régime soviétique, les cinq mille employés du complexe nucléaire.© Photo: Cyril Abad et Eugénie Baccot
Sillamäe fut la capitale de l'énergie atomique de l'Estonie soviétique. Ville dite
Sillamäe fut la capitale de l’énergie atomique de l’Estonie soviétique. Ville dite « close », interdite aux visiteurs, elle n’apparaissait sur aucune carte. Les employés étaient tenus au secret en échange d’une vie meilleure dans la cité radieuse. Sur les berges s’élève toujours l’usine de traitement de l’uranium brut.© Photo: Cyril Abad et Eugénie Baccot
En Lituanie, l'opération
En Lituanie, l’opération « 1984, survivre au drame » propose d’expérimenter la vie de prisonnier politique. Dans les galeries humides d’un ancien bunker, des comédiens jouent les tortionnaires faisant subir aux touristes différentes épreuves: interrogatoire musclé digne du KGB, visite médicale humiliante…© Photo: Cyril Abad et Eugénie Baccot
Les berges estoniennes du lac Peïpous font face à celles de la Russie. Les villages sont le lieu de vie des
Les berges estoniennes du lac Peïpous font face à celles de la Russie. Les villages sont le lieu de vie des « vieux croyants »: des Russes ayant fui les persécutions religieuses au XVIIe siècle. Leur mode de vie a très peu changé depuis.© Photo: Cyril Abad et Eugénie Baccot

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