Après quatorze ans passés dans les petits enclos de béton de la résidence présidentielle de Syniogora, Leo et Melanka peuvent enfin jouer ensemble et retrouver un environnement naturel au sein du sanctuaire des ours de Domazhyr. © ©Gaelle Girbes /Sipa

Au secours des ours bruns (en images)

Le Vif

La Russie, la Scandinavie, les Balkans et la chaîne des Carpates abritent aujourd’hui les principales populations d’ours bruns, qui ont pratiquement disparu de notre continent. En Ukraine, on n’en recense plus que trois cents spécimens à l’état sauvage. L’animal y est inscrit sur le livre rouge des espèces protégées ; sa chasse et son exploitation sont interdites. Pourtant, il n’est pas rare de voir des ours enfermés dans une cage bétonnée, sale et exiguë, sur un parking d’hôtel. Nourris de détritus provenant des poubelles de l’établissement, parfois abreuvés au soda ou à la vodka, ils font figure d’attraction touristique. Par le passé, certains ont même pris part à des combats contre des chiens, interdits en 2015, mais dont ils portent toujours les cicatrices.

Selon l’organisation internationale Quatre pattes (Four Paws), qui tente de les secourir, vingt oursons sont vendus chaque année au marché noir, attrapés dans la nature ou issus d’une reproduction en captivité, dans des conditions sordides. Le prix de vente d’une bête adulte est d’environ 1 000 euros et grimpe jusqu’à 5 000 euros pour un jeune, alors que la contravention pour trafic n’est que de huit euros. « Les ours souffrent en Ukraine parce que les lois ne sont pas appliquées efficacement et que les sanctions ne sont pas prononcées », regrette Ihor Nykolyn, directeur du sanctuaire forestier de l’ONG, situé à Domazhyr, dans l’ouest du pays. Ici, en raison d’une corruption endémique, tout s’achète: l’animal, le permis de détention, le tampon de vaccination sur le passeport… Dans les faits, les ours sont donc toujours élevés, chassés et commercialisés. Et, malheureusement, même ceux qui sont sauvés chaque année par l’antenne locale de l’association ne retrouveront jamais leur milieu naturel. Les traumatismes induits par leur longue détention excluent tout simplement cette possibilité.

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