Sur les hauteurs du Mont Picacho, à Tegucigalpa, Mathilde et son partenaire de danse hondurien, Brayan, répètent une valse viennoise. © Mahé Elipe

Au Honduras, danser la vie (En images)

Le Vif

Offrir des perspectives d’avenir aux jeunes Honduriens défavorisés, via des cours de danse de salon : le projet a beau paraître fou, il fait ses preuves. Au quotidien. Par Mahé Elipe

Entre pauvreté, chômage, corruption et violence des gangs, la vie est dure, au Honduras. Sans compter que les systèmes de santé et d’éducation y sont particulièrement précaires : selon l’Unicef, à peine 40 % des adolescents accèdent à l’enseignement secondaire. Pourtant, dans les quartiers difficiles de Tegucigalpa, la capitale, certains d’entre eux ont trouvé une échappatoire à un avenir plombé… à travers la danse de salon, enseignée au sein du Centre culturel art & amitié (CCAA). Un projet unique en son genre, dont Mathilde Thiebault, 41 ans, est l’initiatrice.

Adoptée à la naissance par une famille française, celle qui fut un temps avocate d’affaires éprouve, en 2005, le besoin de découvrir ses racines. Frappée par l’absence d’opportunités offertes aux plus défavorisés dans son pays d’origine, elle décide de s’engager à leurs côtés en créant ce lieu qui propose aujourd’hui à 250 jeunes de 13 à 22 ans un panel d’activités culturelles et de formations gratuites – musique, théâtre, cuisine, etc.

Mais la danse de salon, pilier initial de cet ambitieux pari, reste au coeur des activités de l’ONG. Outil à la fois d’éducation, de cohésion sociale et de développement personnel, elle aide à  » former de futurs citoyens « , s’enthousiasme Mathilde.  » Ici, tout le monde a un rôle et chacun participe à quelque chose.  » C’est particulièrement le cas lors des spectacles organisés chaque trimestre. Non seulement ils font la fierté des parents qui y assistent mais ils sont aussi l’occasion, pour d’autres jeunes, de se laisser séduire par la philosophie du CCAA.

En s’y inscrivant, ils pourront à leur tour déconstruire les schémas négatifs induits par l’environnement hostile dans lequel ils ont grandi. Et, à la place, intégrer les valeurs fondamentales défendues par le centre, telles que le sens de l’amitié, le respect de soi-même ou l’égalité homme-femme.

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