Attentats de Paris en novembre 2015: qui sont les 14 personnes inculpées?

Le Vif

Outre Salah Abdeslam, seul membre du commando jihadiste encore en vie, treize personnes sont mises en examen (inculpées) dans l’enquête sur les attentats perpétrés en France le 13novembre 2015, conclue lundi par les juges d’instruction.

Logisticiens, convoyeurs, intermédiaires… Voici ce que l’on sait des 14 personnes soupçonnées d’avoir pris part, de près ou de loin, aux attaques ayant fait 130 morts et plus de 350 blessés à Paris et Saint-Denis, au nord de la capitale française.

Certaines sont aussi impliquées dans des attaques en Belgique.

Salah Abdeslam

Parmi les dix membres du commando jihadiste, il est le seul survivant. Né à Molenbeek (Belgique), ce Franco-belge de 30 ans est accusé d’avoir déposé les trois kamikazes du Stade de France avant d’abandonner une ceinture explosive, laissant penser qu’il devait lui aussi mener une attaque-suicide.

Arrêté à Molenbeek en Belgique le 18 mars 2016, Salah Abdeslam a été condamné en avril 2018 -comme Sofien Ayari- à 20 ans de prison en Belgique pour une fusillade à Bruxelles trois jours avant son interpellation. Incarcéré en France, où il a refusé de répondre aux juges, il est sorti du silence en juin 2018 pour une brève déclaration justifiant les attaques jihadistes.

La cellule jihadiste franco-belge

– Mohamed Abrini

Cet ami d’enfance des frères Abdeslam est soupçonné d’avoir accompagné les équipes qui ont commis les attentats mais aussi d’avoir joué un rôle dans le financement des attaques et la fourniture des armes. Incarcéré en Belgique, cet homme de 34 ans a par ailleurs reconnu être « l’homme au chapeau » qui accompagnait deux kamikazes à l’aéroport de Bruxelles lors de l’attentat du 22 mars 2016.

– Mohamed Bakkali

Considéré comme un logisticien clé, Mohamed Bakkali, 32 ans, est accusé d’avoir loué des voitures en vue des attentats. Détenu en France depuis 2018, il est également mis en cause pour la location de plusieurs planques pour la cellule jihadiste, sous une fausse identité.

– Osama Krayem et Sofien Ayari

Osama Krayem, 27 ans, a rejoint la Syrie en 2014 puis regagné l’Europe en profitant des routes ouvertes pour les migrants. Ce Suédois a été identifié comme l’un des bourreaux du pilote jordanien assassiné par le groupe Etat islamique (EI) début 2015 en Syrie. Si son rôle dans les attentats du 13-Novembre reste flou, son implication dans les attentats de Bruxelles semble davantage établie.

L’ADN de Sofien Ayari, un Tunisien de 26 ans, a été retrouvé dans plusieurs planques. Le 13 novembre, il était à Amsterdam avec Krayem et les enquêteurs les soupçonnent d’avoir voulu commettre un attentat à l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol.

Les faux-réfugiés

– Adel Haddadi et Muhammed Usman:

Interpellés un mois après les attentats dans un foyer de migrants en Autriche, Haddadi, un Algérien de 32 ans, et Usman, un Pakistanais de 26 ans, ancien artificier de groupes jihadistes pakistanais réputés proches d’Al-Qaïda, sont soupçonnés d’avoir suivi la route des migrants en compagnie de deux kamikazes du Stade de France.

Face aux enquêteurs, Haddadi a reconnu avoir été missionné par un donneur d’ordre de l’EI, « Abou Ahmed », qui lui aurait remis 3.000 euros.

L’exfiltration d’Abdeslam

– Mohamed Amri et Hamza Attou

Le Franco-belge de 31 ans et le Belge de 25 ans sont allés cherché Salah Abdeslam en voiture le soir des attentats pour le ramaner en Belgique. L’enquête a aussi démontré les liens étroits d’Amri avec les frères Abdeslam dans les semaines précédant l’attaque, notamment pour des locations de véhicule, laissant soupçonner au minimum une connaissance du projet. Le second a été libéré sous contrôle judiciaire le 14 mai 2018.

– Ali Oulkadi

Ce Français de 35 ans est soupçonné d’avoir aidé Salah Abdeslam à se cacher à son arrivée à Bruxelles le 14 novembre, mais a toujours nié avoir été au courant du projet terroriste. Salah Abdeslam l’a dédouané. Il a été remis en liberté sous contrôle judiciaire le 18 juin 2018.

Des soutiens logistiques présumés

– Farid Kharkhach

Né au Maroc, Farid Kharkhach, 37 ans, est accusé d’avoir fourni des faux papiers à l’ensemble de la cellule à la demande de Khalid El Bakraoui, l’un des auteurs des attentats de Bruxelles dont il connaissait la « radicalisation », selon les enquêteurs.

– Yassine Atar

Cet homme de 33 ans est le frère d’Oussama Atar, un vétéran du jihad soupçonné d’avoir coordonné les attentats depuis la Syrie, et il était en lien étroit avec ses cousins, les frères El Bakroui. La clé d’une planque où ont confectionnées les ceintures explosives utilisées à Paris a été retrouvée chez lui.

– Ali El Haddad Asufi

Cet homme de 35 ans est soupçonné d’avoir été « de façon récurrente » en contact avec les membres de la cellule jihadiste franco-belge et d’avoir fréquenté leurs planques bruxelloises.

– Abdellah Chouaa

Dernier mis en examen de l’enquête, ce Belge de 38 ans est soupçonné d’avoir apporté un soutien logistique. Fils d’un imam de Molenbeek, cet ami d’enfance de Brahim Abdeslam a été laissé libre sous contrôle judiciaire.

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