© Alexander Demianchuk / Reuters

Attentats de Boston : où en est l’enquête ?

Stagiaire Le Vif

De l’arrestation de Djokhar Tsarnaev vendredi soir à son interrogatoire de ce matin, retour sur les derniers soubresauts d’une chasse à l’homme mouvementée.

Une semaine après les attentats à la bombe de Boston qui ont fait 3 morts et près de 180 blessés, le jeune frère Tsarnaev, hospitalisé, répond aux questions des enquêteurs. Capturé à l’issu d’une chasse à l’homme qui aura duré vingt-quatre heures, le jeune homme d’origine tchétchène est soupçonné d’être à l’origine des attentats, avec son frère Tamerlan qui a été tué par les forces de l’ordre américaines.

Vingt-quatre heures de « chasse à l’homme »

Il aura fallu vingt-quatre heures aux 9.000 policiers et militaires déployés dans les rues de Watertown, dans la banlieue de Boston, pour parvenir à capturer, vendredi soir, Djokhar Tsarnaev, 19 ans. Il avait en effet réussi à échapper aux forces de l’ordre américaines durant la fusillade qui a coûté la vie à son frère aîné, Tamerlan. S’en est alors suivie une fouille méthodique de la zone par les policiers et militaires, avançant maison après maison, rue après rue, tandis que la population était appelée à rester enfermée chez elle et à n’ouvrir sa porte qu’à la police.

Grièvement blessé à la gorge, le suspect a finalement été retrouvé dans un jardin de Watertown vendredi soir. Hospitalisé, ce n’est que depuis ce matin que la police peut l’interroger. Si ses blessures l’empêchent toujours de parler, il répond par écrit aux questions des enquêteurs qui tentent de savoir si lui et son frère Tamerlan étaient bien les deux auteurs de l’attentat à la bombe survenu il y a une semaine.

« Il y a encore beaucoup de questions sans réponse »

Le travail des enquêteurs pour élucider ces attentats qui ont fait trois morts et près de 180 blessés ne fait que commencer. « Il y a encore beaucoup de questions sans réponse », soulignait samedi Barack Obama réagissant à la capture de Djokhar Tsarnaev. Quels sont les motifs des deux frères pour avoir fomenté ces attentats ? Comment s’y sont-ils préparés ? Ont-ils agi seuls ou ont-ils bénéficié d’une aide extérieure ? Ont-ils un lien avec Al-Qaïda ?

De son côté, le commandement de la rébellion au Daghestan, une république du Caucase voisine de la Tchétchénie d’où sont originaires les suspects, a nié toute implication dans les attentats, affirmant « ne pas [mener] d’opérations militaires contre les États-Unis d’Amérique ». Il réagissait ainsi aux spéculations des médias américains qui affirmaient que le FBI s’intéressait à la piste de ce mouvement rebelle qui avait revendiqué plusieurs attentats-suicide en Russie.

Un suspect connu du FBI

La famille des deux frères, vivant aux États-Unis depuis 2003, a exprimé son incompréhension dans les médias. « C’est fou, ce n’est pas possible, je ne peux pas le croire » s’est exclamé leur oncle. Leur mère a, elle, affirmé sur une chaîne de télévision russe que « son fils ne lui a jamais dit qu’il penchait vers le jihad ». Selon elle, « Tamerlan était contrôlé par le FBI depuis quelque chose comme trois à cinq ans ».

L’aîné des Tsarnaev n’est en effet pas un étranger pour l’agence fédérale d’investigation. En 2012, les autorités russes lui avaient demandé de faire des vérifications sur le jeune homme qui venait de passer six mois au Daguestan et en Tchétchénie, d’où il était originaire. Une simple « visite à des membres de la famille », selon le père. Mais pour les Russes et le FBI, ils auraient eu « une information selon laquelle il était partisan de l’islam radical et un fervent croyant et qu’il avait drastiquement changé en 2010 ». Ce qui a valu au FBI une volée de bois vert pour ne pas avoir poussé sa surveillance de Tamerlan lorsqu’il est revenu à Boston en juillet 2012.

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