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Attentat à Saint-Pétersbourg: ce que l’on sait

Le Vif

Une dizaine de personnes ont péri lundi dans un attentat dans le métro deSaint-Pétersbourg. Une enquête pour « acte terroriste » a été ouverte. Voici ce que l’on sait.

Une dizaine de personnes ont péri lundi dans un attentat dans le métro de Saint-Pétersbourg. Une enquête pour « acte terroriste » a été ouverte. Voici ce que l’on sait.

L’explosion

Selon les services antiterroristes et d’enquête, l’explosion est survenue à 14H40 locales (11H40 GMT) dans une rame circulant entre les stations Sennaïa Plochtchad et Tekhnologuitcheski Institout dans le centre de la deuxième ville de Russie.

Selon le Comité d’enquête, le conducteur du métro n’a arrêté la rame qu’à la station suivante « ce qui a permis de procéder sans attendre à l’évacuation et à l’aide des victimes ».

Photos et vidéo diffusées sur les réseaux sociaux ont montré le métro arrêté dans la station Tekhnologuitcheski Institout avec les portes soufflées et plusieurs personnes inanimées sur le sol de la station.

Une « bombe artisanale » désamorcée

Le Comité antiterroriste a annoncé avoir désamorcé une « bombe artisanale » dans une autre station très fréquentée du centre, « Plochtchad Vosstaniïa », sur la principale artère de la ville, la perspective Nevski et en face de la gare desservant Moscou.

Selon les services secrets du FSB, l’engin explosif a été découvert à 15H00 (12H00 GMT).

Le bilan

L’explosion a fait une dizaine de morts. Sept personnes ont péri sur le lieu de l’explosion, une pendant le transport par ambulance et deux à l’hôpital — et 37 blessés dont six grièvement, a indiqué la ministre de la Santé Veronika Skvortsova. Selon elle, une adolescente de 15 ans a été hospitalisée avec un traumatisme crânien.

La piste terroriste

Saisi, le Comité d’enquête russe, organisme chargé des principales affaires, a ouvert une enquête pour « acte terroriste », précisant toutefois qu’il étudierait « toutes les autres hypothèses possibles ».

« Nous étudions toujours toutes les éventualités: accidentelle, criminelle et avant tout une action à caractère terroriste », a assuré Vladimir Poutine qui se trouvait à Saint-Pétersbourg au moment des faits.

La Russie a été frappée plusieurs fois par le terrorisme ces dernières années. La menace est particulièrement élevée depuis le lancement d’une intervention armée en Syrie en soutien au régime de Bachar el-Assad, en septembre 2015, et à un peu plus d’un an du Mondial 2018 de football.

Le 31 octobre 2015, un Airbus A321 transportant des touristes russes s’était écrasé dans le Sinaï égyptien peu après son décollage de la station balnéaire de Charm el-Cheikh en direction de Saint-Pétersbourg, tuant ses 224 occupants. Le groupe Etat islamique avait revendiqué l’attaque.

En 2013, deux attentats suicides à Volgograd (sud) avaient fait 34 morts, quelques semaines avant les Jeux Olympiques de Sotchi.

Sécurité renforcée

Les autorités de Saint-Pétersbourg ont décrété trois jours de deuil localement à partir de mardi. Le métro de la deuxième ville de Russie était totalement fermé lundi en fin d’après-midi.

A l’échelle nationale, les services antiterrroristes ont annoncé avoir renforcé les mesures de sécurité notamment dans les transports. L’agence chargée du transport aérien a ordonné aux aéroports et compagnies aériennes de tout le pays d’appliquer des mesures supplémentaires.

Les précédents attentats dans des transports en Russie

A l’instar de l’explosion qui a frappé lundi le métro de Saint-Pétersbourg, des attentats ont frappé métros, trains et aéroport en Russie ces dernières années.

Mais les transports en commun n’ont pas été les seules cibles des commanditaires des attentats, comme l’ont montré les attentats à la bombe en 1999 qui ont fait 118 morts dans un immeuble du sud-est de Moscou ou la prise d’otages de Beslan en septembre 2004 (plus de 330 morts).

5 décembre 2003. Attentat suicide, revendiqué par le chef de guerre tchétchène Chamil Bassaïev, contre un train dans le sud-ouest de la Russie: 46 morts.

6 février 2004. Un attentat à l’explosif dans le métro de Moscou fait 41 morts. L’acte est revendiqué par un groupe tchétchène inconnu, « Gazotan Murdash ».

27 novembre 2009. Le train de passagers Nevsky Express reliant Moscou à Saint-Pétersbourg déraille à la suite d’un attentat: 28 morts.

29 mars 2010. Le métro de Moscou est de nouveau visé par un double attentat suicide attribué à deux femmes kamikazes, faisant 40 morts.

24 janvier 2011. 37 morts dans un attentat suicide à la bombe à l’aéroport de Moscou-Domodedovo dans la zone d’arrivée des vols internationaux. Il est revendiqué par le chef de la rébellion islamiste, le Tchétchène Dokou Oumarov.

21 octobre 2013. Une kamikaze originaire du Daguestan tue six personnes à Volgograd en actionnant sa ceinture d’explosifs dans un autobus rempli d’étudiants.

29 et 30 décembre 2013. Toujours à Volgograd, deux attentats suicide dans la gare centrale et un trolleybus font 34 morts.

31 octobre 2015. Un avion reliant l’Egypte et la Russie avec 224 personnes à bord explose au-dessus du Sinaï, un attentat revendiqué par l’organisation Etat Islamique.

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