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Afghanistan: résolution de l’ONU mais sans zone protégée

Le Vif

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté lundi une résolution gravant dans le marbre les « engagements » des talibans en faveur du départ « sûr » de ceux qui veulent quitter l’Afghanistan, sans toutefois exiger la zone protégée évoquée par la France.

Treize des 15 membres ont voté en faveur de ce texte rédigé par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni, tandis que la Chine et la Russie se sont abstenus.

Dans la résolution, le Conseil dit « s’attendre » à ce que les talibans tiennent tous leurs « engagements », notamment en ce qui concerne « le départ sûr » et « ordonné » d’Afghanistan « d’Afghans et ressortissants étrangers », après le retrait des Etats-Unis qui doit s’achever mardi.

En revanche, il ne fait nullement référence à la « safe zone », ou zone protégée, évoquée par Emmanuel Macron.

Dimanche, le président français avait déclaré que Paris et Londres allaient plaider à l’ONU pour la création d’une telle « safe zone » à Kaboul notamment pour permettre la poursuite des « opérations humanitaires ».

« Je pense que ce projet est totalement réalisable. J’ai bon espoir qu’il puisse trouver une issue favorable, je ne vois pas qui pourrait s’opposer à la sécurisation des projets humanitaires », avait-il précisé. « Cela donnerait un cadre des Nations unies pour agir dans l’urgence, et cela permettra surtout de mettre chacun devant ses responsabilités et à la communauté internationale de maintenir une pression sur les talibans. »

Interrogés lundi, des diplomates à l’ONU ont expliqué qu’il ne s’agissait pas d’une « zone protégée » à proprement parler, mais plutôt de tenir les talibans comptables de leur engagement à permettre un « passage sûr » pour les candidats au départ.

« Cette résolution n’est pas opérationnelle, il s’agit surtout de principes, de messages politiques clés, et d’avertissements », a dit l’une de ces diplomates à des journalistes.

Selon Richard Gowan, spécialiste de l’ONU à l’organisation de prévention des conflits International Crisis Group, la résolution « adresse au moins un message politique aux talibans au sujet de la nécessité de garder l’aéroport ouvert et d’aider les Nations unies à acheminer l’aide ».

Mais globalement, « le texte est assez léger », et « Macron a eu le tort de survendre l’idée d’une zone protégée à l’aéroport de Kaboul », « ou en tout cas de ne pas communiquer de manière très claire », a-t-il affirmé à l’AFP.

Selon la résolution, le Conseil de sécurité « réaffirme » aussi l’importance du « respect des droits humains, y compris ceux des femmes, des enfants et des minorités », et « encourage » la mise en place d’une solution politique « inclusive » avec une participation « significative » des femmes.

Il « demande » également que le territoire afghan ne soit pas utilisé pour « menacer ou attaquer » d’autres pays, ni pour abriter des « terroristes ».

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