Le 13 juin 2019, un bateau de la marine iranienne tente d'arrêter l'incendie d'un pétrolier après son attaque dans le golfe d'Oman.

Accord nucléaire, déploiement américain et drones abattus: l’escalade des tensions dans le Golfe

Le Vif

Déploiement militaire américain, attaques contre des pétroliers, drones abattus: les tensions montent dans le Golfe, ravivées par le retrait des Etats-Unis en mai 2018 de l’accord sur le nucléaire iranien et le rétablissement de lourdes sanctions américaines contre Téhéran.

Déploiement américain

Le 5 mai 2019, un mois après avoir placé les Gardiens de la Révolution -armée idéologique iranienne, et la force Qods, chargée des opérations extérieures des Gardiens- sur leur liste noire des « organisations terroristes étrangères », les Etats-Unis annoncent le déploiement d’un porte-avions et de bombardiers au Moyen-Orient. Dans les semaines qui suivent, Washington va progressivement renforcer sa présence militaire dans la région.

Désengagement de l’accord nucléaire

Un an après le retrait unilatéral des Etats-Unis de l’accord, le président américain Donald Trump impose de nouvelles sanctions visant différents secteurs économiques iraniens. Le 8 mai, l’Iran annonce qu’il cessera de limiter ses réserves d’eau lourde et d’uranium enrichi, des mesures auxquelles il s’était engagé dans le cadre de l’accord international de 2015 visant à limiter son programme nucléaire. Jusqu’ici l’Iran avait respecté ses engagements liés à l’accord, selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Le 1er juillet, Téhéran annonce avoir dépassé la limite de 300 kg imposée par l’accord à ses réserves d’uranium faiblement enrichi. Le 8, il annonce qu’il produit désormais de l’uranium enrichi à au moins 4,5%, un niveau prohibé.

« Sabotage » de navires

Quatre navires, dont trois pétroliers, sont la cible le 12 mai d' »actes de sabotage » dans les eaux territoriales émiraties. Washington et Ryad incriminent l’Iran, qui dément. Téhéran, qui a menacé à plusieurs reprises de fermer le détroit d’Ormuz, point de transit crucial pour exportations mondiales de pétrole, juge ces actes « alarmants ». Le 13 juin, deux pétroliers, dont un japonais, sont attaqués en mer d’Oman. L’incident coïncide avec la visite à Téhéran du Premier ministre japonais Shinzo Abe. Washington, Londres et Ryad accusent l’Iran, qui nie.

Drone américain abattu

Le 20 juin, les Gardiens de la Révolution annoncent avoir abattu un drone américain qui avait « violé l’espace aérien iranien ». Washington affirme que l’appareil se trouvait dans l’espace aérien international. Donald Trump affirme avoir annulé à la dernière minute des frappes contre l’Iran pour éviter un lourd bilan humain.

Pétrolier britannique

Le 10 juillet, la marine militaire iranienne tente, selon le Royaume-Uni, « d’empêcher le passage » d’un pétrolier britannique dans le détroit d’Ormuz. Les Gardiens de la Révolution nient toute « confrontation » avec des navires étrangers. L’incident intervient après que le président iranien Hassan Rohani eut mis en garde le Royaume-Uni, évoquant des « conséquences » après l’arraisonnement par Londres le 4 juillet d’un pétrolier iranien au large de Gibraltar.

Tanker arraisonné par l’Iran

Le 18 juillet, les Gardiens de la Révolution annoncent détenir « un tanker étranger » qui, selon eux, se livrait à de la « contrebande » de carburant dans le Golfe. Le navire-citerne a été arraisonné le 14 juillet « au sud de l’île (iranienne) de Larak », dans le détroit d’Ormuz.

Drone iranien abattu

Le même jour, Donald Trump annonce que les Etats-Unis ont abattu un drone iranien au-dessus du détroit d’Ormuz car il s’approchait dangereusement d’un navire américain. Selon le président américain, qui appelle les autres pays à « condamner l’Iran » et à protéger leurs propres navires, le drone iranien s’est approché à moins de 1.000 mètres du navire USS Boxer, qui a entrepris « une action défensive ».

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