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MOBUTU SESE SEKO 1930-1997

En juin 1966, six mois à peine après son coup d’État approuvé par les puissances occidentales. Mais aussi par la population congolaise, Mobutu fait pendre sur la place publique quatre anciens ministres accusés à tort de complot. En 1969, il écrase une révolte étudiante. Les cadavres sont jetés dans des fosses communes et les 2000 universitaires survivants sont enrôlés dans l’armée où  » ils apprennent à obéir et à fermer leur gueule « . Mobutu n’aura pas tardé à montrer son vrai visage.

Le dictateur outrageusement cupide

Son nom, Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu waZa Banga, né Joseph-Désiré Mobutu, signifie  » Mobutu le guerrier qui va de victoire en victoire sans que personne ne puisse l’arrêter « 

À 20 ans, il s’enrôle dans la Force publique et en ressort avec un diplôme de secrétaire-comptable

En janvier-février 1960, il est repéré par Larry Devlin, futur chef d’antenne de la CIA au Congo. Le soutien des États-Unis sera déterminant dans son ascension et son maintien au pouvoir

Lors du coup d’État du 14 septembre 1960, il livre au Katanga de Moïse Tshombe son ancien ami Patrice Lumumba dont le corps sera  » perdu  » en brousse

En 1971, il rebaptise Zaïre ce pays dont il a pris lepouvoir par la force lors de son deuxième coupd’État du 25 novembre 1965

DIAGNOSTIC Mégalomanie

Mobutu est sans doute le plus bel exemple de la kleptocratie, mode de gouvernement qui se base sur la corruption pour l’enrichissement personnel d’un dirigeant, fût-ce aux dépens du pays et de sa population. En 1993, ses avoirs propres auraient été estimés(1) à quelque sept milliards de dollars. Soit environ 70 % de la dette extérieure du Zaïre. Ses possessions mobilières et immobilières sont internationales (Belgique, France, Suisse, Italie, Espagne, Portugal, Sénégal, Tchad, Afrique du Sud…).

Ses dépenses somptuaires sont légendaires. Croisières quasi permanentes à bord du yacht présidentiel, le Kamanyola. Érection, à Gbadolite, d’un palais surnommé le  » Versailles de la jungle « . Construction d’une piste adjacente spécialement dédiée au Concorde qu’il affrète à tout-va : obsèques de Hirohito, empereur du Japon, en 1989, célébration du bicentenaire français, réunion des Nations unies à New York, et autres courses domestiques…

(1) Sources : Cellule africaine de l’Élysée, Office des Nations unies contre la drogue et le crime

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