Les fans rendent hommage à leur idole, assassinée un jour plus tôt par l'un d'entre eux, juste devant le Dakota Building, son antre new-yorkais. © getty images

Le 8 décembre 1980, John Lennon est assassiné « pour la gloire »

Retour sur l’histoire de la mort tragique d’une légende de la musique, John Lennon, devant le Dakota Building à New-York.

Ils s’étaient déjà croisés quelques heures plus tôt. Mark David Chapman, 25 ans, lui avait alors tendu son exemplaire de Double Fantasy. John Lennon avait pris l’album, l’avait dédicacé, le lui avait rendu. « C’est tout ce que vous désirez? », s’était même enquis la célébrité. L’anonyme avait opiné. Et les deux hommes s’étaient quittés.

Lennon et sa femme avaient ensuite pris la route du studio. Ils y avaient bossé quelques heures, avant de reprendre leur limousine. Celle-ci les avait déposés devant le Dakota Building, leur antre new-yorkais, situé à quelques pas de Central Park. Là, sous l’arche de l’entrée, Chapman guette. Il est 22h52 lorsque le chanteur gravit les marches du perron. Au même moment, cinq balles sont tirées, dont quatre atteignent leur cible. Lennon est rapidement emmené au Roosevelt Hospital. Mais à 23 h 07, il décède. Fin de parcours. Pas de la gloire.

Lennon, c’est une star. Une vraie! Dans les sixties, avec McCartney, Harrison et Starr, il forme la plus célèbre bande de potes de la planète. « Les Beatles sont plus célèbres que Jésus », s’enorgueillit même le fantasque musicien, dont les fantastiques compositions contribuent largement au succès du groupe. Mais si l’épopée est glorieuse, elle est aussi éphémère: dès la fin de la décennie, lassitude et rivalité annoncent la fin de l’aventure.

Pas pour tous. En 1970, McCartney sort son premier disque solo. Lennon n’est pas en reste. L’année suivante, son Imagine est un énorme succès. Un style se dégage. Engagé! Aux côtés de Yoko Ono, sa compagne, Lennon milite ardemment en faveur d’un monde meilleur. Pour la paix – et contre la guerre au Vietnam -, il est prêt à tout. Même à faire venir des journalistes au pied de son lit, en pleine lune de miel – ce sera son fameux Bed-in for Peace.

En 1975, désireux de prendre soin des siens, Lennon annonce officiellement son retrait de la vie publique. Cinq ans plus tard, Double Fantasy célèbre son grand retour. Moyennes jusqu’au 8 décembre, les ventes explosent dès le lendemain. Dans le monde entier, le choc est profond. Tandis que Lennon entre dans la légende, les Beatles meurent une seconde fois.

Rançon de la gloire ou prix de la célébrité? C’est en tout cas la popularité de l’artiste qui lui vaut de mourir ce jour-là. Paradoxalement, Mark Chapman est un fan – un vrai fanatique même! Des Beatles bien sûr, de Lennon surtout. Mais l’admiration se pare aussi de jalousie. « Je me disais qu’il avait tout cet argent, qu’il vivait dans un magnifique appartement et qu’il vivait de la musique », confiera le meurtrier. « Cela m’a rendu jaloux et en colère lorsque je comparais à la façon dont moi je vivais. […] Tout ça, c’était juste pour la gloire, rien de plus. » Chapman ne nie pas. Son crime commis, c’est sur le trottoir, gentiment assis, qu’il attend l’arrivée de la police. Il est directement emmené en prison. Malgré plusieurs demandes de mise en liberté et l’expression répétée de ses excuses, il y est toujours.

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