Valérie Précresse © iStock

Valérie Pécresse élue candidate du parti Les Républicains pour l’élection présidentielle française

Le Vif

Valérie Pécresse, issue de l’aile sociale et libérale, a été désignée samedi candidate du premier parti de la droite française, les Républicains (LR), à l’élection présidentielle de 2022, l’emportant largement face au député Eric Ciotti tenant d’une ligne très droitière.

La présidente de la région Ile-de-France (qui englobe Paris) sera la première femme à porter les couleurs de la droite à une élection présidentielle en France.

Elle aura la lourde mission d’amener à la victoire une droite éliminée du premier tour de la présidentielle en 2017.

Favorite avec sa ligne libérale et ferme, notamment sur les questions d’immigration,, Mme Pécresse a remporté 60,95% des voix contre 39,05% à M. Ciotti, député des Alpes-Maritimes (sud), qui affichait ses affinités avec l’extrême droite, à l’issue d’un congrès organisé en ligne auprès des adhérents.

Près de 140.000 adhérents étaient appelés à voter électroniquement.

LR, héritier du mouvement gaulliste qui a été pendant près de 60 ans en France la principale formation de gouvernement, est encore traumatisé par son élimination du second tour de la présidentielle de 2017, une première sous la Ve République. Un raté survenu cinq ans après l’échec du président sortant Nicolas Sarkozy à se faire réélire, battu au second tour, en 2012, par le socialiste François Hollande.

À quatre mois du premier tour de la présidentielle, les sondages placent le candidat des Républicains, quel qu’il soit, derrière les deux finalistes de 2017, le président sortant Emmanuel Macron et la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen, et même le controversé polémiste d’extrême droite Eric Zemmour, tout juste entré en lice.

Le parti espère donc enclencher grâce à cette primaire une dynamique qui lui éviterait une nouvelle déconvenue en 2022.

« Premier pas »

« Nous posons le premier pas sur le chemin qui va nous amener à la victoire », a assuré samedi le président de LR Christian Jacob, en se félicitant de cette « journée de rassemblement, d’union ».

« La droite a retrouvé son ADN, elle est populaire et solidaire, (…) avec une vraie équipe de France prête à diriger notre pays », a-t-il ajouté sous les applaudissements des militants au siège du parti.

« Merci d’avoir eu cette audace » de désigner une première femme candidate de la droite et « je vais m’en montrer digne », a lancé Mme Pécresse à la tribune, adressant une pensée « à toutes les femmes de France », et en promettant de « tout donner » dans la campagne présidentielle.

« La droite républicaine est de retour, la droite des convictions, la droite des solutions », a-t-elle martelé.

« Je m’y engage, nous allons restaurer la fierté française et protéger les Français », a ajouté l’ancienne ministre de Sarkozy.

Mme Pécresse devra cependant composer en ce début de campagne avec la circulation accrue de l’épidémie de coronavirus en France qui entrave la tenue du premier meeting prévu samedi 11 décembre. « Compte tenu des conditions sanitaires évidentes, nous ne tiendrons pas le meeting en physique tel qu’il était prévu », a indiqué M. Jacob, en précisant que des détails seraient donnés dans les prochains jours.

Présent aux côtés de Mme Pécresse, M. Ciotti a immédiatement exprimé ses « félicitations les plus chaleureuses » à la présidente de la région Ile-de-France, qui « a désormais l’immense responsabilité d’amener notre famille politique vers la victoire ».

Dans sa profession de foi pour le second tour, Valérie Pécresse avait prôné « unité » et « rassemblement » pour porter « un projet de franche rupture et de droite assumée ».

La compétition interne, qui s’est révélée moins acrimonieuse qu’il y a cinq ans, a été dominée par les thèmes privilégiés de l’extrême droite comme l’immigration, l’autorité ou la sécurité.

Valérie Pécresse apparaissait pour beaucoup comme la favorite, en raison du soutien des trois candidats éliminés au premier tour, le président de la région Hauts-de-France (Nord) Xavier Bertrand, l’ex-négociateur européen du Brexit Michel Barnier et l’outsider Philippe Juvin, chef des urgences d’un grand hôpital parisien.

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