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Ursula von der Leyen n’a convaincu qu’une minorité des eurodéputés belges

Le Vif

La candidate des États membres à la présidence de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, n’a vraisemblablement convaincu mardi qu’une minorité des eurodéputés belges présents au Parlement européen.

Dès 18h00, les parlementaires prendront part à un scrutin à bulletin secret qui déterminera l’avenir de l’actuelle ministre allemande de la Défense. Pour succéder au Luxembourgeois Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission, celle qui fut désignée début juillet par les 28 doit obtenir une majorité absolue des suffrages, soit 374 voix.

En matinée, elle s’est exprimée une dernière fois devant les eurodéputés à Strasbourg, lançant plusieurs promesses pour tenter de s’assurer un soutien aussi large que possible.

Du côté des 21 eurodéputés belges, elle ne fera en tout cas pas un carton plein.

Au sein de sa famille politique, le PPE, Ursula von der Leyen peut tabler avec certitude sur les soutiens de Kris Peeters (CD&V) et Benoît Lutgen (cdH), ainsi que de Cindy Franssen (CD&V).

« Mme von der Leyen a beaucoup d’expérience. Elle a une vision claire sur la migration, l’industrie et le climat, mais aussi sur l’Union européenne dans son ensemble », a souligné M. Peeters.

Benoît Lutgen est également satisfait de l’exposé de Mme von der Leyen, et plus particulièrement de sa volonté affichée d’instaurer une taxe carbone aux frontières de l’Europe, un moyen aux yeux de l’humaniste « de protéger la planète et nos producteurs ».

En revanche, Pascal Arimont (CSP), qui appartient aussi au PPE, ne votera pas en faveur de la candidate du Conseil. Le Belge germanophone entend de la sorte protester contre le fait qu’elle n’est pas issue du processus des « spitzenkandidaten », en vertu duquel les principales familles politiques de l’UE avaient désigné leurs candidats pour prendre la tête de la Commission.

Dans les rangs des libéraux-centristes de Renew Europe, la satisfaction semblait de mise après le débat avec Mme von der Leyen dans l’hémicycle. Hilde Vautmans (Open Vld) a salué une intervention « ambitieuse et pleine de passion », tandis que Frédérique Ries (MR) a assuré en plénière l’Allemande de son soutien.

Pour autant, Mme Ries a souligné qu’elle en attendait plus de Mme von der Leyen dans trois domaines, à savoir sur la politique agricole commune (PAC), le retard technologie européen et la santé. Ces thèmes n’ont en effet pas été abordés, ou seulement à la marge, lors de son discours.

Dans les rangs libéraux, Olivier Chastel (MR) et Guy Verhofstadt (Open Vld) devraient également soutenir la candidate du Conseil.

Cette dernière ne trouvera par contre pas d’appui du côté du groupe des Verts, où siègent Petra De Sutter (Groen), Saskia Bricmont (Ecolo) et Philippe Lamberts (Ecolo).

« Notre maison commune brûle d’un climat qui se détraque, d’inégalités toujours plus profondes et d’un recul des libertés fondamentales et de l’État de droit », a souligné M. Lamberts. Dans une telle situation, les propositions de Mme von der Leyen sont « en deçà des attentes » du groupe, a-t-il expliqué.

Du côté des socialistes et des sociaux-démocrates du S&D, Marc Tarabella et Marie Arena (tous deux PS) devraient aussi voter contre. Le premier refuse de signer un « chèque en blanc » à la candidate, comme ce fut le cas avec les présidents précédents « Juncker ou Barroso ». Kathleen Van Brempt (sp.a), qui n’a pas encore pris sa décision définitive, devrait a priori aussi se prononcer contre.

Membre du groupe d’extrême gauche de la GUE, Marc Botenga (PTB) ne soutiendra pas Mme von der Leyen. La GUE juge entre autres que les ambitions climatiques qu’elles a avancées sont trop peu élevées et dénonce une volonté de militarisation de l’Europe.

Les trois membres de la N-VA – Assita Kanko, Geert Bourgeois et Johan Van Overtveldt – n’ont eux pas encore pris de décision. Un tweet de M. Van Overtveldt semble toutefois indiquer qu’ils pourraient s’abstenir ou voter contre. « Son plaidoyer pour un super-État européen (social, fiscal, écologique) qui dictera également la politique d’asile, ce n’est pas l’Europe que nous voulons », a déclaré le nationaliste flamand.

Enfin, l’ensemble du groupe d’extrême-droite Identité et démocratie, dont font partie trois élus Vlaams Belang, rejettera la candidature de Mme von der Leyen, à en croire les interventions en plénière de leur chef de groupe, l’Italien Marco Zanni.

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