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Séisme dans le sud-est de la France: arrêt des réacteurs d’une centrale pour audit

Le Vif

Quatre personnes ont été blessées, dont l’une grièvement, dans le plus fort séisme en France en 16 ans, survenu lundi à la mi-journée près de Montélimar, dans le sud-est.

Le séisme de magnitude 5,4 sur l’échelle de Richter s’est produit à « 26 km au sud-est de Privas », possiblement à proximité de la ville du Teil, à 11h52 (10H52 GMT), a précisé dans un communiqué le Bureau central sismologique français (BCSF).

C’est le plus fort séisme en France continentale depuis 2003, selon les données du BCSF. En 2011, un séisme de magnitude 5,5 avait été enregistré mais son épicentre se situait en mer, à 100 km au large de l’île de Corse.

La secousse a surtout été ressentie dans les départements de la Drôme et de l’Ardèche, notamment dans les environs de Montélimar où une personne a été grièvement blessée dans la chute d’un échafaudage, selon la préfecture de la Drôme.

Trois autres personnes ont été légèrement blessées en Ardèche à la suite d' »une crise de panique », a fait savoir sur Twitter le préfet de ce département qui a demandé aux habitants du Teil, une localité particulièrement touchée, de « rester pour le moment à l’extérieur des habitations ».

« Mon bâtiment a été cassé à l’intérieur, à l’extérieur, il est fissuré de partout », a notamment raconté à l’AFP Brahim, un habitant.

Selon le maire Olivier Pévérelli, qui assure avoir eu « la peur de (sa) vie », deux clochers « sont prêts à tomber » et le dernier étage de l’hôtel de ville est inaccessible car les plafonds sont tombés ».

Trois gymnases ont été ouverts pour accueillir les personnes contraintes de quitter leur logement.

Sites nucléaires

« Ca a duré cinq secondes, tout a tremblé autour de moi, les meubles, les murs, comme si un avion s’était écrasé à 800 mètres ou une grosse explosion », a témoigné auprès de l’AFP Kevin Cuer, qui habite au 4e étage d’un immeuble de Montélimar.

« Tout le monde est sorti dans la rue après la secousse, les gens ont eu très peur, on s’est dit +pourvu que ça s’arrête vite+ », a-t-il ajouté.

Selon le collectif antinucléaire du Vaucluse, l’épicentre est situé « à moins de 20 km de la centrale de Cruas où la secousse a été ressentie dans la salle des machines des réacteurs et à 30 km du site atomique du Tricastin (Drôme/Vaucluse) ».

Ce collectif souligne que le site du Tricastin « implanté sur une faille sismique active et en contrebas du canal de Donzère-Mondragon » est « le plus menaçant site nucléaire d’Europe s’étalant sur plus de 615 hectares », demandant « la mise à l’arrêt sans aucune condition des installations nucléaires ».

L’Agence de sûreté nucléaire (ASN) a assuré que le séisme n’avait provoqué « aucun dommage apparent » à ces sites, mais qu’EDF (Electricité de France) devait encore calculer l’impact exact du tremblement de terre.

La sécurité civile a précisé qu’aucun impact n’a été relevé dans ces centrales, pas plus que sur les sites Seveso (le classement en Seveso signale en France la dangerosité d’un site et implique qu’il bénéficie d’une surveillance particulière).

Les réacteurs de la centrale nucléaire de Cruas seront toutefois arrêtés « dans les prochaines heures » pour un « audit approfondi », a dit le préfet de la Drôme.

Le site du Tricastin continuera en revanche à fonctionner, a souligné l’ASN.

« Le chien a aboyé »

« C’est un (séisme) rare (…) un séisme important pour la région », a précisé à l’AFP Mustapha Meghraoui, un physicien à l’Institut de physique du globe de Strasbourg, alertant sur la possibilité d’une forte réplique.

« On n’exclut pas qu’il y ait une secousse peut-être aussi forte que celle de ce matin, c’est rare mais on ne l’exclut pas, il faut qu’on soit prudent et vigilant », a-t-il prévenu.

La secousse, d’une intensité rare dans la région, a été ressentie jusqu’à Saint-Etienne, Grenoble, Lyon, distante de quelque 150 kilomètres de l’épicentre du séisme, et même dans le sud de la France.

« J’étais allongé devant mon ordinateur sur mon lit quand j’ai senti un gros bruit derrière la cloison de l’appartement, les meubles ont bougé », a raconté à l’AFP Bertrand Maigre, habitant au 5e étage d’un immeuble du 6e arrondissement de Lyon.

« Le chien a aboyé avant la secousse », a par ailleurs dit à l’AFP Didier Lévy, qui vit dans un château du XVe siècle à Lamotte-du-Rhône. « C’est la première fois que je vis ça, j’ai ressenti la secousse alors que nos murs font un mètre d’épaisseur », a-t-il ajouté. Plusieurs minutes après la secousse, « les lustres bougeaient toujours », a-t-il assuré.

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