Sebastian Kurz: « la répartition en Europe des demandeurs d’asile a échoué »

Le Vif

La répartition des demandeurs d’asile en Europe « ne marchera pas », a déclaré mardi le chancelier autrichien Sebastian Kurz à l’AFP avant la présentation d’un projet ce sens de la Commission européenne sur les réfugiés attendu mercredi.

« Nous pensons que la répartition en Europe a échoué et que de nombreux Etats la rejettent », a estimé le chef du gouvernement autrichien, âgé de 34 ans, en référence aux pays d’Europe centrale qui refusent d’accueillir des migrants arrivés en Grèce ou en Italie.

« Cela ne marchera pas ainsi, mais en protégeant mieux les frontières extérieures, en luttant ensemble contre les trafiquants et en envoyant de l’aide sur place », a ajouté M. Kurz, un conservateur, à la chancellerie à Vienne.

La présidente de la Commission européenne, l’Allemande Ursula von der Leyen, a proposé d’abolir le règlement de Dublin, pilier contesté de la politique d’asile dans l’UE. Cet accord veut que les demandes d’asile soient traitées par le premier pays de l’UE dans lequel le migrant est arrivé.

Le « nouveau Pacte sur la migration et l’asile » doit être dévoilé mercredi. Il entend rendre obligatoire la « solidarité » de tous les pays de l’UE avec les pays de première arrivée de migrants, lorsque ces derniers sont « sous pression ». Mais cette « solidarité » pourra également prendre la forme d‘aides au retour dans leur pays d’origine pour les personnes n’ayant pas droit à l’asile.

Selon Sebastian Kurz, la Suède, l’Allemagne et l’Autriche sont les pays ayant proportionnellement reçu le plus grand nombre de réfugiés dans l’Union européenne depuis cinq ans. L’Autriche, qui compte 8,7 millions d’habitants, « a accueilli plus de 200.000 personnes ces 5 dernières années. Nous devons d’abord les intégrer avant de pouvoir prendre en charge de nouveaux arrivants », a-t-il insisté.

En janvier, après avoir gouverné avec l’extrême droite, Sebastian Kurz a formé une coalition inédite avec les écologistes, considérée par les observateurs comme un « laboratoire » en Europe.

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