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Quel sera le visage du futur Parlement européen? (infographie)

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Les citoyens de l’UE pourront choisir leurs eurodéputés du 23 au 26 mai prochain. Quelles formations politiques seront à la tête du futur Parlement, et quels sont les partis belges qui nous y représenteront ? On fait le point.

Le Parlement européen a publié de premières projections sur sa future composition. Elles ont été réalisées en compilant des sondages d’intentions de vote réalisés dans les 27 pays qui seront encore membres de l’UE fin mai 2019 – si le Brexit a bien eu lieu le 29 mars comme prévu. Les nouveaux eurodéputés contribueront à façonner les législations de l’UE pendant cinq ans et auront aussi la responsabilité d’élire le successeur de Jean-Claude Juncker à la tête de la prochaine Commission européenne. Le Parlement va rétrécir lors de ce nouveau mandat en raison du Brexit, avec 705 sièges prévus au lieu de 751 aujourd’hui.

Les projections de février 2019

Les deux grandes familles politiques de l’hémicycle européen, le PPE (droite) et les sociaux-démocrates perdraient respectivement 34 et 51 sièges, mais garderaient les deux principaux groupes. Les libéraux de l’ALDE deviendraient la troisième force du Parlement, en lieu et place des conservateurs de l’ECR, qui vont pâtir du départ des conservateurs britanniques. Le groupe eurosceptique ENL serait de son côté l’un des grands gagnants des élections, avec notamment 27 eurodéputés italiens issus du parti de Matteo Salvini, qui deviendrait le deuxième parti national le mieux représenté derrière les conservateurs allemands de la CDU/CSU, membres du PPE. Les Verts perdraient des sièges, malgré de bons résultats dans les sondages nationaux belges et allemands. La GUE/NGL perdrait également 6 sièges.

Le Parlement européen est parti du principe que les groupes politiques resteraient composés de la même manière qu’actuellement, avec des eurodéputés venant des mêmes formations nationales. Ces résultats ne tiennent, par exemple, pas compte de l’impact que pourrait avoir l’arrivée d’eurodéputés issus de nouveaux partis politiques dans les Etats membres, qui devraient alors choisir leurs alliances pour peser au niveau européen.

Et en Belgique ?

Chez nous, les élections européennes se dérouleront dans l’ombre des élections fédérales et régionales. La Belgique disposera de 21 sièges sous la prochaine législature, Brexit ou non.

Le MR serait en passe de perdre un de ses trois sièges d’eurodéputé. Ce siège serait capté par le PTB, qui ferait ainsi son entrée dans l’hémicycle européen. Quant au PS, il maintiendrait ses 3 sièges actuels, tandis qu’Ecolo et le cdH garderaient le leur. Côté flamand, la N-VA maintiendrait ses 4 élus, l’Open Vld perdrait l’un de ses trois sièges au profit de Groen, qui se retrouverait ainsi à 2 sièges. Le CD&V (2 sièges), le sp.a (un siège) et le Vlaams Belang (un siège) enregistreraient un statu quo.

Quel parti belge dans quel groupe parlementaire européen ?

Guy Verhofstadt, eurodéputé Open VLD et président du groupe ADLE au Parlement européen.
Guy Verhofstadt, eurodéputé Open VLD et président du groupe ADLE au Parlement européen. © Belga

Le cdH, le CD&V et le CSP siègent dans le Groupe du Parti populaire européen (PPE), le principal parti du Parlement. Ils y sont accompagnés notamment du CDU, le parti d’Angela Merkel, du parti français Les Républicains ou encore du Fidesz, parti du Premier ministre hongrois Viktor Orban.

Le PS et le sp.a siègent dans l’Alliance progressiste des sociales et démocrates (S&D). On y retrouve nombre de partis socialiste et social-démocrate des pays membres, ainsi que des partis travaillistes.

Le MR et l’Open VLD siègent dans l’Alliance des démocrates et des libéraux (ADLE), avec notamment le parti VVD du Premier ministre néerlandais Mark Rutte. On y retrouve également les membres du Parti démocrate européen (PDE), comme les Espagnols de Ciudadanos.

Ecolo et Groen siègent parmi les Verts/Alliance libre européenne, qui regroupent principalement les eurodéputés écologistes, mais également des membres de partis pirates ou de groupes nationalistes (corse, basque, valencien…).

La N-VA siège dans le groupe des Conservateurs et réformistes européens (CRE), qui regroupe des partis de droite et de droite nationaliste. On retrouve, entre autres, le parti Droit et justice de Jaros?aw Kaczy?ski, ancien Premier ministre polonais.

Le Vlaams Belang faisait partie jusque juin 2015 aux « Non-inscrits ». Il est désormais dans le groupe Europe des nations et des libertés (ENL), le plus petit groupe du Parlement européen. On y retrouve le Rassemblement national de Marine Le Pen, la Ligue de Nord italienne ou encore le PVV, parti du néerlandais Geert Wilders.

Si le PTB parvient à décrocher un siège européen, il siègera dans le groupe de la Gauche unitaire européenne (GUE/NGL), duquel il est un membre associé. Il est notamment composé de plusieurs partis communistes, des Espagnols de Podemos ou encore de La France Insoumise.

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