.

Les feux d’artifice amateurs remis en question après plusieurs incidents en Europe

Les engins pyrotechniques manipulés par des particuliers ont engendré de nombreux incidents graves dans divers pays d’Europe lors de la nuit de Nouvel An. Deux morts ont ainsi été recensés en France et en Italie, alors qu’en Allemagne, un incendie ravageur dans un zoo est probablement dû à des lanternes chinoises.

Un homme de 30 ans a été tué à Haguenau (Bas-Rhin, est de la France) par l’explosion d’un engin de type mortier. D’autres incidents liés à la manipulation d’explosifs amateurs ont fait 50 blessés, souvent touchés aux mains ou aux yeux. Vingt mineurs d’âge figurent parmi les victimes, le plus jeune ayant 4 ans. Deux personnes garderont des séquelles définitives.

En Italie, les réjouissances pyrotechniques ne sont qu’indirectement liées à la mort d’un homme de 27 ans à Ascoli Piceno, dans les Marches (sud-est). Le jeune homme a succombé à ses blessures en tombant dans un ravin d’une centaine de mètres. Il cherchait à y éteindre un début d’incendie provoqué par des feux d’artifice. Onze personnes ont néanmoins été touchées grièvement à cause notamment de l’explosion de pétards.

En Allemagne, au moins 30 singes sont morts dans l’incendie du zoo de Krefeld (ouest). Les pompiers ont pu empêcher la propagation de l’incendie à d’autres bâtiments du zoo, qui a subi cependant d’importants dommages, se chiffrant, d’après sa direction, à plusieurs millions d’euros. Selon les premiers éléments de l’enquête, l’incendie aurait été provoqué par des lanternes chinoises volantes, pourtant interdites dans cette région depuis 2009.

Les Allemands sont particulièrement friands la nuit du Nouvel An de feux d’artifice et pétards surpuissants. Pour la seule ville de Berlin, les services d’urgences comptabilisaient mercredi 22 blessures aux mains, dont certaines se sont soldées par des amputations. Un bilan à peu près conforme aux années précédentes.

L’empreinte atmosphérique de ces pétards, feux d’artifice et lanternes volantes suscite aussi des débats, dans un pays de plus en plus sensible à l’urgence climatique. Les feux d’artifice de la nuit du Nouvel An en Allemagne libèrent en effet quelque 5.000 tonnes de particules fines dans l’air en une seule nuit, soit autant qu’environ deux mois de trafic routier, selon l’agence fédérale de l’environnement UBA.

Plusieurs enseignes, appartenant aux chaînes Rewe ou Edeka, avaient décidé de bannir les feux d’artifice de leurs rayons cette année. L’une des grandes enseignes de bricolage du pays, Hornbach, interdira la pyrotechnie à partir de 2020. Même son de cloche chez le rival Bauhaus qui compte repenser son offre de feux d’artifice l’année prochaine « compte tenu de l’environnement ».

L’impact sur l’environnement était aussi visible dans certains départements français voisins de l’Allemagne. Les incendies et jets de pétards du Nouvel An à Strasbourg et dans ses environs ont notamment contribué les autorités locales à lancer une alerte à la pollution aux particules fines dans six départements du Grand Est.

Aux Pays-Bas également, les feux d’artifice ont fait des dégâts, des dizaines de victimes se présentant à l’hôpital pour des blessures à des degrés divers. Deux partis de l’opposition, GroenLinks et le PvdD (Partij voor de Dieren), plaident pour une interdiction des feux d’artifice d’autant plus que ceux-ci sont parfois utilisés comme projectiles pour cibler les membres des services de secours en pleine intervention, pointe le président de GroenLinks, Jesse Klaver.

Belga

Contenu partenaire