Edouard Philippe © REUTERS

Le gouvernement français précise ses mesures, l’évacuation des ronds-points se poursuit

Le gouvernement français a précisé mercredi les mesures sociales prises pour répondre à la crise des « gilets jaunes », alors que la mobilisation faiblissait à travers le pays, où les forces de l’ordre continuaient d’évacuer des points de blocage.

Les concessions du président français ont pris forme dans un projet de loi déposé mercredi matin par le gouvernement, qui a engagé une course contre la montre pour que « ces mesures puissent être applicables au plus tôt ».

Ce « projet de loi resserré » de quatre articles, dont la mise en oeuvre s’apparentait à un casse-tête juridique et administratif, doit être examiné dès jeudi à l’Assemblée nationale. Dans celui-ci se trouve notamment la mesure visant à augmenter les revenus des personnes touchant le salaire minimum (Smic) et dont les contours flous inquiétaient les « gilets jaunes ». « Toute personne qui ne dispose que du Smic pour vivre (…) touchera en janvier 2019 une rémunération de 100 euros nets supérieure à la rémunération qu’il touchait au mois de décembre », a tenté de rassurer le Premier ministre Edouard Philippe devant l’Assemblée.

Emmanuel Macron et Édouard Philippe espèrent ainsi entamer 2019 sur de nouvelles bases, en comptant par ailleurs sur le « grand débat national », qui se veut la réponse politique à la plus grave crise depuis le début du quinquennat. Cette concertation, qui doit commencer dans les prochains jours et durer près de trois mois, devrait aborder quatre grands thèmes (transition écologique, fiscalité, organisation de l’État, et démocratie et citoyenneté, dont l’immigration). Le principe du référendum d’initiative citoyenne (RIC), réclamé par les « gilets jaunes » et soutenu par une partie de l’opposition, devrait également y être discuté. Le débat devra déboucher sur « des décisions très concrètes » mais sans « détricoter » les décisions prises par le gouvernement, a prévenu le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux.

Sur le terrain, plusieurs lieux encore bloqués par des « gilets jaunes » continuaient d’être évacués par les forces de l’ordre mercredi, et ce malgré la détermination affichée par certains, prompts à réoccuper les ronds-points ou à promettre de continuer le mouvement pendant les fêtes. Mercredi également, les policiers, soumis à rude épreuve par la crise des « gilets jaunes », ont mené des actions symboliques en France pour exprimer leur colère et faire pression sur le gouvernement, qui tente de désamorcer la fronde en promettant une prime et le paiement des heures supplémentaires.

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