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L’Unesco exhorte à la relance du projet MOSE pour sauvegarder Venise

Le Vif

L’Unesco a appelé vendredi à passer à la vitesse supérieure dans les projets visant à sauvegarder Venise, après des années de sur place, au moment où la cité lagunaire connaît sa plus importante inondation « en cinquante ans ».

« Il faut que les ingénieurs et les spécialistes travaillent ensemble pour la mise en oeuvre du projet MOSE, conçu en 1984 et toujours pas opérationnel », a exhorté Mechtild Rössler, la directrice à l’Unesco chargée du patrimoine, interrogée par l’AFP.

« Si la Ville nous le demande, nous pouvons envoyer des experts et ingénieurs pour relancer ce projet dont les travaux ont commencé en 2003 », a affirmé la responsable.

Retardé par des malfaçons et des enquêtes pour corruption, MOSE (Moïse en italien, acronyme de Module expérimental électromécanique) s’appuie sur 78 digues flottantes qui se relèvent et barrent l’accès à la lagune en cas de montée des eaux de l’Adriatique jusqu’à trois mètres de hauteur. De récents tests ont permis d’identifier des vibrations et de la rouille mais, selon le gouvernement italien, il est « prêt à 93% » et sera « achevé au printemps 2021 ».

Initialement, ce système était attendu pour la mi-2019, selon l’Unesco.

« C’est un projet extrêmement complexe », a reconnu Mme Rössler, insistant sur le fait que l’Unesco se tenait à la « disposition » de la Ville.

L’Unesco avait mis sur pied une mission sur Venise et sa lagune – inscrites au Patrimoine mondial en 1987 – et adressé une liste de demandes aux autorités italiennes en 2015, face aux multiples menaces guettant la cité: tourisme de masse, infrastructures, transports et, notamment, impacts environnementaux liés aux bateaux de croisière et aux pétroliers.

Depuis, « tout n’a pas été mis en ordre. Or on voit une amplification des phénomènes extrêmes partout en Méditerranée et à Venise, c’est plus grave, car la ville est déjà construite dans l’eau », a souligné Mechtild Rössler.

« L’eau qui monte à 1,87 mètre, on n’a pas vu ça en 50 ans ! C’est un impact énorme sur le bâti, la stabilité des structures, les dégâts aux peintures etc. », a-t-elle dit, précisant qu’il était encore trop tôt pour faire le bilan de cet épisode d' »acqua alta ».

« Nous sommes aussi là pour la restauration mais on ne peut pas restaurer chaque année ! Il faut garder en tête le changement climatique, c’est sur le long terme », a-t-elle conclu, soulignant qu’il y avait également « urgence » pour d’autres sites en Méditerranée et dans le Pacifique.

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