Mark Rutte, ancien Premier ministre néerlandais, était favorable à l'intégration européenne

Il est « plus facile de trouver un gouvernement belge qu’un budget européen » selon Rutte

Le Vif

Les dirigeants des pays qu’on appelle désormais les « frugal four » se sont présentés en front uni jeudi à leur arrivée au sommet bruxellois consacré au prochain cadre budgétaire pluriannuel de l’UE. Parmi eux, le Premier ministre des Pays-Bas, le libéral Mark Rutte, a déclaré face aux journalistes qu’il… passerait la soirée à lire son livre en attendant de voir si les discussions entre les autres chefs d’État et de gouvernement permettraient de rapprocher leur position de la sienne.

Mark Rutte ne « voit pas pourquoi » il discuterait ce jeudi, a-t-il répondu aux journalistes à son arrivée au bâtiment Europa, dans l’après-midi. « Nous avons déjà beaucoup concédé », et les Pays-Bas sont finalement prêts à payer davantage que pour le budget 2014-2020, puisque l’inflation et la croissance font d’office gonfler sa contribution, a-t-il expliqué. Au-delà de ces deux facteurs, les Néerlandais ne veulent cependant pas s’éloigner de leur ligne de conduite: ce sera un budget global limité à 1% du RNB des 27, avec également un maintien du rabais néerlandais, a fait comprendre Rutte. « Les Pays-Bas sont touchés par le Brexit et ont été touchés par la crise des réfugiés il y a quelques années », justifie-t-il.

La proposition sur la table, le compromis élaboré par le président du Conseil européen Charles Michel « n’est pas bonne », résume-t-il, même si l’ex-Premier ministre belge « fait de son mieux ». « Je pense qu’il est plus facile de trouver un gouvernement pour la Belgique qu’un accord pour un budget européen », a encore ironisé le Néerlandais. Les Pays-Bas, comme l’Autriche, la Suède et le Danemark, ont été baptisés les « frugal four », refusant de voir leurs contributions nationales augmenter trop fortement pour le prochain budget de 7 ans de l’UE. Les quatre États militent pour un maintien de leur rabais (l’Allemagne en bénéficie également), qui selon la proposition de Charles Michel serait « dégressif » sur la période 2021-2027, ainsi qu’une enveloppe globale ne dépassant pas 1% du RNB de l’UE, alors que la proposition actuelle table sur des engagements à hauteur de 1,074% du RNB des 27.

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