Nicos Anastasiades © reuters

Chypre: un cadavre d’enfant découvert dans un lac, 7e victime présumée d’un tueur en série

A l’issue de plusieurs semaines de recherches, la police chypriote a retrouvé mercredi au fond d’un lac près de Nicosie le corps d’un enfant qui pourrait être celui d’une fillette philippine, la septième victime d’un tueur en série présumé.

Arrêté le 18 avril, Nicos Metaxas, un officier de l’armée de 35 ans, a avoué avoir tué quatre Philippines, dont une femme et sa fille, ainsi qu’une Roumaine et sa fille, et une femme qui pourrait être Népalaise, selon des sources policières. La presse locale avait vu dans ces homicides les « premiers meurtres en série » de l’histoire de l’île méditerranéenne. L’arrestation du suspect était intervenue quatre jours après qu’un touriste eut découvert par hasard au sud-ouest de Nicosie le cadavre d’une femme qui a été identifiée comme étant Mary Rose Tiburcio, une Philippine de 38 ans. Depuis, cinq autres corps avaient été retrouvés dans la même région, dont trois dans un autre lac.

Le porte-parole de la police Andreas Angelides a déclaré mercredi à la presse qu’un « petit corps » en état de décomposition avait été trouvé dans le lac de Memi, dans la localité de Xyliatos, à six mètres de profondeur. Les enquêteurs pensent que le corps est celui de Sierra-Graze, âgée de six ans, et fille de Mary Rose Tiburcio. Toutes deux étaient portées disparues depuis mai 2018. Selon la radio publique, le corps retrouvé par des plongeurs était enveloppé dans un tapis et lesté avec un bloc de ciment. Le site d’informations Philenews a indiqué que le suspect se trouvait mercredi sur les lieux pour donner des détails sur l’endroit exact où il avait jeté la fillette. Les funérailles de la Roumaine et de sa fille auront lieu jeudi dans un village près de Nicosie.

Le gouvernement a annoncé qu’il prendrait en charge tous les frais pour les enterrements des sept victimes. De nombreux immigrés d’Asie et de Roumanie travaillent à Chypre, notamment comme employés de maison ou dans l’agriculture. Cette série de meurtres a choqué Chypre, et les forces de l’ordre ont été accusées de n’avoir pas mené d’enquête sérieuse après les premiers signalements de disparitions il y a trois ans. L’association d’aide aux migrants Kisa a estimé que le manque d’enquête sur les disparitions de ces femmes étrangères reflétait la façon dont elles étaient traitées en général par l’administration. Le président chypriote Nicos Anastasiades avait dénoncé « un manquement au devoir de la police » dans l’enquête. Le tollé provoqué par l’affaire avait entraîné le limogeage du chef de la police et la démission du ministre de la Justice.

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