La Banque centrale européenne, présidée par Christine Lagarde, a porté à 1 000 milliards d'euros son programme d'achats de titres. © NICOLAS LANDEMARD/BELGAIMAGE

Christine Lagarde : la crise va « changer profondément » nos économies

La crise économique engendrée par la pandémie de coronavirus va « changer profondément » l’économie mondiale, vers plus d’écologie, de numérisation et dans les modes de travail, et l’Europe est en « excellente position », a estimé samedi la présidente de la BCE Christine Lagarde.

Cette crise « va être une accélération de transformations qui étaient déjà latentes dans nos économies », a prédit la présidente de la Banque centrale européenne, présente en visioconférence aux rencontres économiques d’Aix-en-Seine à Paris.

« En fabrication, en travail, en commerce, ce que nous venons de vivre va accélérer les transformations et va entraîner probablement une évolution vers un mode vie plus soutenable et plus écologique », a-t-elle ajouté. Elle a notamment évoqué le télétravail, qui va « transformer les modes de fonctionnement de l’ensemble des salariés », au moins des pays développés, et « l’accélération de la numérisation, dans les services ou l’automatisation dans les industries ».

« On estime en ce moment que la crise devrait entraîner une contraction des chaînes d’approvisionnement de l’ordre de 35% et une augmentation de la robotisation dans les industries de l’ordre de 70 à 75% », a indiqué Mme Lagarde.

Par ailleurs, du fait du confinement qui a concerné au même moment la majorité des habitants de la planète, le commerce en ligne s’est fortement développé. Cette évolution devrait encore s’accélérer à l’avenir « au détriment du commerce plus traditionnel », a-t-elle ajouté.

Face à ces transformations, « l’Europe est en excellente position pour prendre cette transition en marche », a-t-elle jugé. Le continent « héberge déjà le plus vaste secteur d’économie circulaire et d’innovation écologique au monde », a noté Mme Lagarde, ajoutant que l’euro était la première monnaie utilisée pour l’émission d’obligations vertes.

Elle a toutefois estimé que cela ne serait « pas suffisant » et qu’il faudrait mettre en place « un cadre de politique économique qui permette de mobiliser les financements » nécessaires.

Contenu partenaire