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Brexit: nouvelles discussions, l’UE attend de nouvelles propositions

Le Vif

Les discussions entre Européens et Britanniques sur le Brexit ont repris lundi à Bruxelles et l’équipe de Michel Barnier attend de savoir si Boris Johnson a accepté de modifier ses positions sur les points « problématiques » de son plan de sortie de l’UE.

David Frost, l’émissaire du Premier ministre britannique, était présent pour une première séance de travail en fin de matinée avec Paulina Dejmak-Hack, membre de l’équipe du négociateur de l’UE. Une seconde réunion était prévue dans l’après-midi, a-t-on appris auprès des deux parties.

« Ce sera l’occasion pour le Royaume Uni de présenter des propositions plus détaillées », a souligné la porte-parole de la Commission Mina Andreeva. Elle a laissé entendre que des échanges ont eu lieu par téléphone et par messages électroniques durant le week-end, mais aucune indication n’a été fournie sur de nouvelles propositions britanniques.

« Chaque jour compte », a-t-elle averti. « Nous avons besoin d’une solution et pas d’arrangements qui peuvent être révoqués ou qui sont laissés à une négociation ultérieure », a-t-elle rappelé.

Les Européens refusent le droit de veto que Londres souhaite accorder à l’assemblée et à l’exécutif nord-irlandais et juge « problématiques » les propositions du plan pour les contrôles douaniers entre la province britannique d’Irlande du Nord et la République d’Irlande après le Brexit.

« Londres veut parvenir à un accord, mais un accord soutenu par les parlementaires implique un compromis de toutes les parties », a souligné lundi un responsable britannique. « Le Royaume-Uni a fait une offre importante, mais il est temps pour la Commission de montrer qu’elle est également disposée à faire des compromis. Si ce n’est pas le cas, le Royaume-Uni partira sans accord », a-t-il averti.

– « Problèmes graves » –

Les propositions présentées la semaine dernière par le Premier ministre britannique pour remplacer l’accord conclu par Theresa May ont été rejetées en l’état par les Européens. Ils ont donné aux Britanniques une semaine, jusqu’à vendredi, pour les modifier afin d’éviter un « no deal » le 31 octobre.

Si le gouvernement britannique ne « revient pas avec de nouvelles propositions sur deux problèmes graves que nous leur avons signalés, je ne vois pas comment nous pourrions avancer », a averti Michel Barnier, samedi, lors d’un événement organisé par le journal Le Monde.

Le ministre britannique chargé du Brexit s’est montré ouvert dimanche aux discussions sur la question sensible des arrangements nord-irlandais prévus dans le plan de Brexit de Boris Johnson, tout en appelant l’Union européenne à se montrer « flexible ».

Londres peut en « discuter », a assuré le ministre du Brexit, Steve Barclay. « Nous pouvons entrer dans les détails du fonctionnement opérationnel » des mesures proposées pour les contrôles douaniers. L’UE veut éviter le rétablissement d’une frontière entre l’Irlande et l’Irlande du Nord afin de préserver les accords de paix du vendredi saint dans la province britannique.

Le président français Emmanuel Macron s’est entretenu dimanche avec Boris Johnson et lui a proposé un bilan « en fin de semaine prochaine » sur la faisabilité d’un accord. Le Premier ministre britannique a de nouveau exclu un nouveau report du Brexit, prévu le 31 octobre, lors de cet entretien.

Une loi adoptée par le Parlement le contraint pourtant à repousser la date de divorce s’il n’y a pas d’accord au sommet européen des 17 et 18 octobre, afin d’éviter un « no deal » aux conséquences économiques et sociales potentiellement désastreuses.

Un juge écossais devrait décider lundi si Boris Johnson peut être contraint d’adresser une lettre à Bruxelles pour demander un report, qui serait le troisième, s’il n’y a pas d’accord le 19 octobre.

Boris Johnson va poursuivre haut et fort sa statégie d’opposition à un report « afin que les électeurs partisans d’un divorce sachent qu’il le fait contre sa volonté et les dirigeants européens accorderont cette prolongation malgré les grognements sur sa durée et ses conditions », estimé lundi le centre de réflexion Eurasia.

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