Presque trois tonnes de viande de bovins malades illégalement abattus en Pologne ont été exportées dans dix pays, a indiqué jeudi l’Inspection vétérinaire polonaise, après que le parquet eut ouvert une enquête sur cette affaire.
« 2,7 tonnes ont été vendues à des pays membres de l’UE » (Finlande, Hongrie, Estonie, Roumanie, Suède, France, Espagne, Lituanie, Portugal et Slovaquie), a déclaré à la presse le responsable des services vétérinaires polonais, Pawel Niemczuk. « Les listes de distribution sont établies et la marchandise est retirée par l’entreprise qui l’a envoyée », a-t-il ajouté, précisant que la viande était rapidement retirée du commerce, et que certains pays l’avaient déjà détruit. Par ailleurs, près de 7 tonnes de viande provenant de cet abattage ont été distribuées dans une vingtaines de points de vente en Pologne, a ajouté M. Niemczuk.
Un responsable de l’inspection sanitaire, Jaroslaw Pinkas, a indiqué quant à lui, que « l’on pouvait manger tranquillement du boeuf et des produits à base de boeuf », car il n’y avait pas de menaces pour la santé, pas de menace biologique. L’abattoir concerné a été fermé et une enquête a été ouverte sur son propriétaire. Le commissaire européen à la Santé et à la Sécurité alimentaire, Vytenis Andriukaitis, a annoncé qu’une équipe d’inspecteurs se rendrait sur place lundi prochain. Il a appelé les autorités polonaises à assurer le respect des normes européennes en la matière, alors que la Pologne est un grand exportateur de viande en Europe. L’affaire a été révélée par les médias.
La chaîne commerciale TVN24 dont un journaliste s’est fait embaucher et a travaillé pendant trois semaines à l’abattoir de Kalinowo, à 100 km au nord-est de la capitale, a diffusé des images de bovins traînés la corde au cou, manifestement malades, serrés dans un camion, puis de carcasses entassées et de quartiers de viande visiblement impropres à la consommation.
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Interrogé, le ministre polonais de l’Agriculture, Jan Krzysztof Ardanowski, a estimé qu’il s’agissait d’un « incident isolé ». Il a déclaré avoir ordonné un contrôle sanitaire dans l’ensemble des abattoirs du pays.