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Un projet à grande échelle pour réintroduire des espèces menacées

Maaike Schwering Journaliste Knack Weekend

En Australie, les espèces menacées d’extinction ne se portent pas bien. Mais l’ambitieux projet Great Southern Ark est prêt à faire changer les choses.

La péninsule du cap York, dans le sud de l’Australie veut retrouver sa gloire d’antan et retourner à l’époque où la biodiversité était élevée. Aujourd’hui, seulement deux races de mammifères subsistent sur cette presqu’île. Auparavant, 29 espèces vivaient là-bas. Cette disparition massive a été principalement causée par l’agriculture intensive, les exploitations minières intensives et l’introduction massive de prédateurs, notamment les chats et les renards.

Actuellement, chacune des 29 espèces s’est éteinte à cet endroit-là, mais 20 d’entre elles seront réintroduites. Tout d’abord, une clôture de 17 kilomètres de long sera placée pour protéger cette immense réserve contre les chats et les renards. Ensuite, les espèces seront transportées vers la péninsule. Il faut un plan minutieux. En effet, la survie de certains de ces animaux dépend de la présence d’autres espèces.

Le Cap York est la seule région isolable d'Australie.
Le Cap York est la seule région isolable d’Australie.© Wikicommons

Les premiers à entrer en scène seront les bettongies à queue touffue (Woylie). Ces petits marsupiaux sont baptisés « ingénieurs d’écosystème » à juste titre, car ils déplacent chaque année des tonnes de terre, à la recherche de nourriture. Ils ont un rôle crucial dans la dispersion des graines.

Ces vingt prochaines années, la péninsule verra arriver d’autres espèces indigènes comme les phascogales, les peramelemorphia, les chouettes effraies, les bilbis, les Dasyurus et les fourmiliers marsupiaux.

Les Woylies sont des
Les Woylies sont des « ingénieurs d’écosystèmes »© Wikicommons

La péninsule de York a été choisie pour son emplacement stratégique. Elle est la seule région facilement isolable d’Australie. Aucune autre zone d’Australie ne peut complètement être protégée des chats et des renards. Réintroduire les espèces d’origine dans ces régions-là serait un défi beaucoup plus difficile.

Dan Grover, directeur de Living Ecosystems chez WWF Australie, a donné son avis sur le sujet à ABC Australia : « Nous ne pouvons plus continuer ainsi. Les choses ne fonctionnent pas. Nous devons prendre des risques et nous espérons que la péninsule pourra servir de modèle pour d’autres parties du pays où les animaux ont disparu en masse. »

La réintroduction du diable de Tasmanie sur le continent pourrait servir de solution pour réduire la population de chats et de renards. Cette espèce a disparu il y 3 200 ans, à la même époque que le tigre de Tasmanie.

Le Parc National de Yellowstone pourrait servir d’exemple pour l’Australie. La réintroduction d’un petit groupe de loups dans le parc a permis de réduire la population de cervidés considérés comme une nuisance. Le résultat : davantage de forêts, de rapaces, de castors et même une modification du courant des rivières.

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