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Un bilan noir pour le climat en 2020, quid de 2021?

Températures, mortalité, catastrophes naturelles…  » 2020 a été l’année de tous les records « , explique le biologiste et journaliste de Knack, Dirk Draulans, dans une opinion. Et si la pandémie mondiale nous a mis devant le fait accompli – une crise climatique toujours plus menaçante -, 2021 sera l’année de la vérité. Bilan d’une année mouvementée.

Des feux de forêt « sans précédent » aux États-Unis à la vague de chaleur exceptionnelle en Sibérie, l’impact du réchauffement climatique s’est fait ressentir aux quatre coins de la planète en 2020. Une année mouvementée qui a même été officiellement déclarée comme « l’année la plus chaude jamais enregistrée » en Europe par le service Copernicus sur le changement climatique (C3S).

Nous sommes arrivés à un « moment de vérité », a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres, dans son bilan annuel sur l’État de la planète. 2021 s’annonce comme une année cruciale pour accélérer la lutte contre la crise climatique et espérer pouvoir inverser la tendance.

2020, l’année de tous les records ?

Au vu des événements extrêmes qui se sont déroulés en 2020, l’année sera à marquer d’une pierre noire. « Nous accumulons les records de températures ces cinq dernières années », explique Dirk Draulans, dans une opinion publiée sur le Knack. « Depuis que les humains ont commencé à mesurer les températures, il n’a jamais fait aussi chaud dans le monde qu’en 2020.  » Excepté en 2016, qui occupait jusqu’ici seule la première marche du podium des années les plus chaudes jamais enregistrées.

« Depuis la Seconde Guerre mondiale, jamais une année aussi meurtrière n’a été enregistrée dans notre pays. Le coronavirus a déjà tué plus de 20 000 Belges « , ajoute le biologiste. « Et la pandémie est encore loin d’être terminée. » Et malheureusement, le monde ne s’est pas pour autant arrêté de tourner, malgré la crise du covid: le changement climatique a continué à faire des dégâts parmi les populations les plus fragiles. En Europe occidentale, la deuxième semaine d’août a notamment vu un nombre plus élevé de décès causés par la canicule que par le covid.

Un avenir loin d’être prometteur

Pour l’économie, notamment. Les jours de chaleur potentiellement mortels pourraient doubler d’ici 2050, voire tripler d’ici la fin du siècle, selon une étude publiée dans la revue Environmental Research Letters. Une mauvaise nouvelle pour les métiers qui ont majoritairement lieu à l’extérieur. « Au niveau mondial, plus de 4 milliards de personnes subiront des températures trop élevées en 2100″, explique Dirk Draulans. « Cette situation aura des conséquences sur la production économique, notamment dans l’agriculture et la construction« .

Pour les zones côtières. La montée des eaux menace certains territoires situés en bord de mer. Et la Belgique n’est pas épargnée par ce phénomène. Des scientifiques belges ont évalué une élévation globale du niveau de la mer de 9 à 37 mètres en raison du réchauffement climatique. «  La Flandre, les Pays-Bas et le Danemark disparaîtraient complètement en dessous du niveau de la mer « , prévient le biologiste belge. « Nous devrons nous déplacer en Wallonie ou en Allemagne pour survivre. »

Pour les générations futures. Qui dit réchauffement climatique, dit également « catastrophes naturelles ». Ce sont des conséquences inévitables de la crise actuelle. Chaque année, le monde doit faire face à des incendies toujours plus destructeurs, des ouragans toujours plus violents, des températures toujours plus élevées, des inondations toujours plus graves et des périodes de sécheresse toujours plus extrêmes. Pour Dirk Draulans, la situation actuelle n’est que le reflet d’un futur plus sombre : « Nous espérons que le covid ne sera plus qu’un lointain souvenir d’ici quelques années, mais le réchauffement climatique continuera de nous tourmenter pour les générations à venir.« 

Pour la santé. La pandémie de covid a mis en lumière les dangers des interférences de plus en plus poussées entre les activités humaines et la nature, qui favorisent la transmission de maladies de l’animal à l’Homme. Les incendies causés par le réchauffement climatique, mais l’activité humaine – telle que la déforestation – sont tous deux responsables de la disparition des habitats naturels de certains animaux. Une situation qui les pousse à vivre de plus en plus près de l’Homme, et qui favorise donc la transmission de virus de l’animal à l’Homme. «  Le stress résultant de la pression exercée sur leur environnement augmente la charge virale chez les animaux tels que les chauves-souris, qui sont de toute façon des réservoirs infinis de virus. « 

L’effet positif de la crise

La crise du coronavirus nous aura au moins prouvé une chose : nous sommes vulnérables face au réchauffement climatique. De quoi éveiller les consciences… « Peut-être le virus aura-t-il insufflé suffisamment de peur et d’idées dans la tête des personnes concernées pour qu’elles se décident enfin à s’attaquer efficacement à la véritable crise de ce siècle. Ce sera le véritable défi dans un avenir proche. En ce sens, 2021 pourrait être l’année de la vérité.  » Serait-ce là un point positif de la crise sanitaire ? Affaire à suivre en 2021…

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