Nouvelle-Orléans. 2010. Un bateau tente de collecter le pétrole qui a fui de la tête de puits Deepwater Horizon dans le golfe du Mexique, en Louisiane. Une fuite estimée à mille barils de pétrole par jour. (Getty Images)

Russie: importante fuite de pétrole en mer Noire

Le Vif

Une importante fuite de pétrole s’est produite en mer Noire près de la ville portuaire russe de Novorossiïsk (Sud), plus de cent tonnes d’or noir ayant été déversées dans l’eau, a affirmé mercredi le WWF.

La fuite a eu lieu le week-end dernier au terminal de Ioujnaïa Ozereïevka, non loin de Novorossiïsk, lors du chargement du pétrolier sous pavillon grec Minerva Symphony. Lundi, le Caspian Pipeline Consortium (CPC) qui assure l’acheminement du pétrole de la mer Caspienne jusqu’à Novorossiïsk et contrôle ce terminal, a annoncé qu’environ douze mètres cubes de pétrole avaient été déversés sur une surface de 200 mètres carrés.

« La situation est revenue à la normale » dimanche matin et ne menace pas la population ou l’environnement locaux, a affirmé le consortium, détenu notamment par le géant pétrolier russe Rosneft, le groupe américain Chevron et la société italienne Eni. Mais le Fonds mondial pour la nature (WWF) a assuré mercredi que la fuite était bien plus importante et pourrait gravement endommager l’environnement.

Selon l’ONG, qui a mis en place son propre système de monitoring des désastres écologiques, la nappe de pétrole était répandue dimanche sur une zone de 94 kilomètres carrés. Cela veut dire qu' »au moins cent tonnes de pétrole et probablement même plus » ont été déversées en mer Noire, a affirmé le WWF dans un communiqué sur Facebook.

« Malgré un déploiement opérationnel des secouristes, le pétrole s’est répandu sur une zone colossale », a-t-il assuré, en mettant en garde contre des risques « accrus » d’un impact négatif sur les animaux marins. Selon Alexeï Knijnikov, expert de la branche russe de WWF, la tâche de pétrole dérivait vers le Nord, en atteignant déjà le village d’Abraou-Diourso connu pour ses plages et ses vignes, et pourrait atteindre la réserve naturelle d’Utrish. « Nous pouvons dire qu’il n’y a pas d’information objective sur l’échelle de la fuite de la part des autorités régulatrices », a-t-il déclaré à l’AFP.

L’Institut russe de recherche spatiale auprès de l’Académie russe des sciences a annoncé lui-aussi surveiller cette pollution, en estimant — des images satellites à l’appui — que la tâche de pétrole était répandue sur environ 80 kilomètres carrés. Une enquête pour pollution de l’environnement a été ouverte, selon les autorités russes.

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