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Réchauffement : le nouveau rapport du Giec durcit le diagnostic de 2007

Stagiaire Le Vif

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) a présenté ce matin à Stockholm la première partie de son nouveau rapport. « L’atmosphère et l’océan se sont réchauffés. La quantité de neige et de glaces a diminué, le niveau moyen de la mer s’est élevé et les concentrations de gaz à effet de serre ont crû », synthétisent-ils dans ce document. La responsabilité de l’homme dans ce processus est plus certaine que jamais.

Alors que certains évoquent une « pause » dans le réchauffement de la planète, le Giec reconnait que celui-ci s’est poursuivi entre 1998 et 2012 « à un rythme moins accéléré que la moyenne calculée depuis 1951 ». Les experts précisent toutefois que « chacune des trois dernières décennies a été successivement plus chaude que les précédentes depuis 1850 ».

Concernant l’ampleur possible ce réchauffement, il est probable que la Terre se réchauffe jusqu’à 4,8°C d’ici la fin du siècle. Le Giec a retenu quatre scénarios possibles, en fonction des quantités de gaz à effet de serre qui seront émises dans l’atmosphère dans les prochaines décennies. Dans le plus optimiste, le réchauffement se limiterait à une augmentation de 0,3°C. Depuis l’époque pré-industrielle, notre planète s’est déjà réchauffée de 0,8°C.

Il est désormais « extrêmement probable » que l’activité humaine soit la principale cause de cette augmentation de température. Le niveau de certitude des scientifiques est maintenant de 95%, soit 5% de plus qu’en 2007, date du dernier rapport.

Des conséquences plus importantes

Les climatologues s’attendent à ce que le réchauffement climatique provoque des événements météorologiques extrêmes plus intenses. « Les vagues de chaleur seront très probablement plus fréquentes et plus longues. A mesure du réchauffement de la Terre, les régions habituellement humides recevront plus de précipitations tandis que les régions les plus sèches en recevront moins, bien qu’il y aura des exceptions régionales », expliquent-ils

La hausse du niveau des mers est une autre conséquence majeure du réchauffement. A ce sujet, le Giec revoit aussi ses projections : les mers pourraient, en moyenne, monter de 26 à 82 cm d’ici 2100 contre 18 à 59 cm dans le rapport 2007. Ainsi, la côte belge serait menacée.

Les océans se remplissent et les glaces fondent : la banquise arctique estivale a perdu entre 9,4 % et 13,6 % de sa surface depuis 1979. Les experts n’excluent pas qu’elle ait totalement disparue au milieu du siècle, dans le cas du scénario le plus noir.

Joindre le geste à la parole

Suite à la publication du rapport du Giec, plusieurs organisations environnementales belges, critiquent dans un communiqué le manque de volonté des gouvernements pour instaurer une véritable politique du climat. « Les autorités qui ont validé ce rapport à Stockholm doivent maintenant joindre le geste à la parole et faire preuve de plus d’ambition aussi vite que possible » soulignent ainsi le WWF, Bond Beter Leefmilieu (BBL), Inter-Environnement Wallonie (IEW) et Greenpeace.

Le secteur de l’énergie, doit, selon ces associations, jouer un rôle clé. « Les prochaines années seront cruciales pour assurer la transition des combustibles fossiles vers les énergies renouvelables. Il faut aussi éviter que les émissions de C02 n’augmentent encore suite à la création de nouvelles infrastructures, » expliquent-elles.

Pour les experts du Giec, limiter le C02 ne suffira pas à inverser le processus : « les effets du changement climatique persisteront pendant de nombreux siècles même si les émissions de CO2 venaient à s’arrêter ».

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