© Getty

Pourquoi les pics d’ozone sont-ils associés aux fortes chaleurs?

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Les températures ont grimpé cette semaine en Belgique. Elles ont par ailleurs atteint des records dans plusieurs pays d’Europe. Ces périodes de fortes chaleurs sont souvent plus propices à des pics d’ozone. Pourquoi les deux phénomènes sont-ils liés ?

En prévision de la vague de chaleur, la cellule interrégionale de l’environnement (IRCELINE) avait activé une phase d’avertissement Forte chaleur et pics d’ozone. « Les conditions météorologiques, températures élevées et ensoleillement important, combinées à la pollution de l’air, entraineront une augmentation des concentrations d’ozone », précisait le communiqué.

L’ozone, c’est quoi ?

L’ozone est un gaz qui, dans la haute atmosphère, protège la Terre des rayons ultraviolets nocifs. Près du sol, c’est un polluant qui se forme à partir d’oxydes d’azote et de composés organiques volatils. Ces produits chimiques s’échappent des gaz d’échappement des véhicules et des raffineries, et ils réagissent pour former de l’ozone en présence de la lumière du soleil.

L’ozone est un gaz polluant et irritant très dangereux pour la santé qui se trouve dans l’atmosphère. Les personnes souffrant de problèmes respiratoires, les personnes âgées et les jeunes enfants font partie des groupes les plus sensibles. Il peut provoquer des troubles respiratoires, l’irritation des yeux ou de la gorge et des maux de tête. Il convient donc aussi d’être prudent en cas d’efforts intenses à l’extérieur.

Un pic d’ozone se produit lorsque la concentration d’ozone dépasse une certaine valeur, définie par l’Union européenne. La valeur seuil européenne a été fixée à une concentration horaire moyenne de 180 microgrammes d’ozone par mètre cube d’air. Le seuil d’alerte est dépassé à partir de 240 microgrammes d’ozone par mètre cube d’air.

Les leçons de la canicule de 2003

« A l’été 2003, l’Europe a été frappée par une vague de chaleur d’ampleur exceptionnelle. Cet épisode caniculaire fut caractérisé par des pics de température et d’ozone exceptionnels, une forte augmentation de la morbidité et de la mortalité, plus particulièrement marquée chez les groupes identifiés comme « à risque » », rappelle IRCELINE sur son site. De nombreux Etats ont alors entrepris de renforcer leur gestion de crise en lien avec ce type d’événements. Dans notre pays, il a été choisi d’associer à la gestion des fortes températures, les questions de pics d’ozone, qui y sont souvent liés.

Le lien complexe entre chaleur et ozone

Les journées de pollution à l’ozone devraient devenir de plus en plus fréquentes au cours des prochaines décennies, indiquait en 2016 un article de la Harvard Gazette. « Dans les décennies à venir, le changement climatique mondial provoquera probablement d’autres vagues de chaleur au cours de l’été, ce qui pourrait entrainer une augmentation de 70 à 100% des épisodes d’ozone », selon l’auteur principal de l’étude.

Pourquoi les pics d'ozone sont-ils associés aux fortes chaleurs?
© Getty Images/iStockphoto

On sait depuis longtemps que les hautes températures sont un facteur important de l’augmentation de l’ozone. Mais comment le phénomène se produit-il ? Pour répondre à cette question, des chercheurs ont mis au point un modèle qui utilise les relations observées entre la température et l’ozone pour prévoir les épisodes futurs d’ozone. « La production d’ozone s’accélère à haute température et les émissions des composants naturels de l’ozone augmentent. Les températures élevées s’accompagnent également de vents faibles, ce qui fait stagner l’atmosphère. Donc l’air ne fait que cuire et les niveaux d’ozone peuvent s’accumuler », expliquent-ils.

La relation entre les deux phénomènes est néanmoins jugée « étonnamment complexe ». D’autres l’expliquent, plus simplement, par le fait que les réactions chimiques s’accélèrent lorsque les températures sont plus élevées.

Que faire en cas de pic d’ozone ?

En cas de dépassement du seuil, il est conseillé d’éviter les efforts physiques intenses et de longue durée en plein air entre 12 et 20 heures. Les groupes à risque doivent faire l’objet de mesures particulières. L’IRCELINE rappelle par ailleurs sur son site que chacun peut lutter à son niveau pour limiter les concentrations élevées d’ozone. Voici quelques recommandations :

– Limiter les déplacements en voiture. Utiliser les transports en commun ou réaliser les déplacements courts à pied ou à vélo.

– Respecter les limitations de vitesse et éviter les conduites dites « sportives ».

– Lors de l’achat d’un nouveau véhicule, tenir compte de son impact écologique.

– Eviter autant que possible les peintures à base de solvants. Choisir plutôt les peintures à base d’eau.

– Choisir une installation de chauffage économique et à haut rendement.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire