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Pourquoi 2018 pourrait être une année propice aux séismes

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Les scientifiques tirent la sonnette d’alarme : l’année prochaine sera une année terrible pour les tremblements de terre.

Parmi toutes les catastrophes naturelles, les tremblements de terre font partie des plus sournoises. Si on peut prédire les ouragans, les moussons ou les blizzards, les séismes sont beaucoup plus imprévisibles et ne sont pas associés à une saison en particulier. Selon une nouvelle étude, nous devrions nous préparer à un afflux de tremblements de terre dans l’année à venir. La faute au réchauffement climatique ? Pas forcément. Cette fois, les scientifiques avancent une autre cause.

Périodes instables et rotation de la Terre

Comment les chercheurs peuvent-ils « prévoir » un phénomène qu’ils qualifient eux-mêmes d’imprévisible ? Bien qu’imprécis, il est possible de faire un examen rétrospectif des enregistrements sismiques. Cela permet aux géologues de déterminer certains modèles. Dans leur nouvelle étude, publiée dans la revue Geophysical Research Letters, les géologues ont suivi l’incidence des séismes de magnitude 7 ou plus dans le monde entier depuis 1900.

Au cours des 117 dernières années, il y a eu des périodes, instables, où l’activité sismique était plus importante. Elles semblent suivre des ralentissements périodiques de la vitesse de rotation de la Terre. Notre planète est beaucoup moins résistante qu’il n’y parait et cela ne vaut pas uniquement pour les océans et l’air, mais aussi pour son noyau. Le mouvement interne à la Terre peut donc légèrement modifier sa rotation, ajoutant ou soustrayant de notre journée de 24h quelques millisecondes.

Récents évènements

Selon les estimations des scientifiques Roger Bilham (Université du Colorado) et Rebecca Bendick (université du Montana), il faut environ cinq à six ans pour que l’énergie émise par le noyau rayonne vers les couches supérieures de la Terre où se produisent les séismes. Ce qui signifie que lorsque l’horloge atomique enregistre un ralentissement, la planète y sera plus exposée cinq à six ans plus tard. La dernière fois que la planète a ralenti, c’était en 2011.

Et les récents évènements semblent confirmer l’estimation des scientifiques : un séisme de magnitude 7,1 à Mexico le 19 septembre, celui de 7,3 à la frontière entre l’Iran et l’Irak le 12 novembre et, il y a deux jours, un autre de magnitude 7,0 au large de la Nouvelle-Calédonie. Selon les scientifiques, même si ces évènements ont un caractère « imprévisible », les tremblements de terre ont plus de chance de se produire près de l’équateur, dans une latitude de 30° au Nord ou au Sud.

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