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Mais que se passe-t-il avec la météo?

Muriel Lefevre

Le printemps se fait attendre avec des températures qui restent en dessous des moyennes saisonnières et des jours ensoleillés qui se comptent sur les doigts d’une main. Mais que se passe-t-il avec le temps ?

Si le dimanche de Pentecôte a bénéficié d’un temps printanier, le bonheur a été de très courte durée. Le lendemain on replongeait vers des jours sombres et froids. Ce jeudi, le thermomètre atteint péniblement les neuf degrés alors que la moyenne saisonnière se situe à dix-huit.

Il fait trop froid depuis cinq mois Pour l’instant, le mois de mai a une température moyenne (nocturne et diurne) de 11.8 degrés alors que la moyenne de saison se situe à 13.6 nous explique Eddy De Mey, monsieur météo de VTM. « La température diurne moyenne stagne à 15,7 degrés alors que la normale est de 18,1. En réalité, il fait anormalement froid depuis le 1er janvier ». Son collègue David Dehenauw confirme ses dires. « Le mois de mai ne va guère améliorer le tableau. Il faut remonter à 1979 pour avoir une aussi longue succession de mois en dessous des températures saisonnières. Le dernier mois qui affiche des températures normales remonte à décembre 2012. Ce qui commence tout de même à dater »

Frank Deboosere, météorologue à la VRT, reconnait que le printemps se fait attendre, mais tient tout de même à nuancer. « On peut le voir de deux façons. La première c’est qu’on est face au printemps le plus froid depuis 1962. La seconde c’est qu’il fait pour l’instant en moyenne plus chaud qu’à la fin du 19e et au début du 20e siècle. Si l’on compare tous les printemps depuis 1833, ce printemps de 2013 se trouve entre la trentième et la cinquantième place. » En ce qui concerne la pluie, Debooser trouve qu’on ne doit pas se plaindre. « Ce printemps est même plutôt sec. Les gens ont la mémoire courte, mais il n’a pas beaucoup plu en avril »

Une limite climatologique La neige fondante qu’on attend dans la nuit entre jeudi et vendredi sur les sommets des Ardennes fait figure d’exception. Les neiges les plus tardives sont tombées le 4 juin 1991 précise Dehenauw. « On se trouve ici face aux limites de ce qui est climatologiquement possible »

Des différences régionales

Pour Dehenauw, le réchauffement de la planète provoque des réactions différentes en fonction de la région où l’on se trouve. « À cause de la fonte des glaces du pôle Nord, on retrouve plus d’humidité dans l’air. Une humidité qui a son tour provoque davantage de chutes de neige au-dessus des régions scandinaves. Un phénomène que l’on ressent jusqu’en Belgique. « Les derniers hivers étaient plus froids et/ou beaucoup plus enneigés. Ce n’est pas un hasard. »

Pour Dehenauw, il semble établi que si le réchauffement de la planète est un phénomène mondial, il varie en fonction des régions où l’on se trouve. « Une région peut y être beaucoup plus sensible qu’une autre. Le réchauffement climatique n’empêche pas que les hivers soient de plus en plus rudes dans nos contrées.

Un temps plus doux en perspective

Il n’y a pourtant pas de raison de dramatiser. « Si le printemps semble avoir du mal à démarrer, il ne faut pas en tirer des conclusions hâtives. Il ne s’agit ici que d’une période de cinq mois, il faut voir l’évolution sur le long terme. À titre d’exemple en mai 2010, il a fait encore plus froid qu’en ce moment. Pour finir sur une petite note positive, l’embellie est en vue. Les températures vont remonter jusqu’à 18 degrés prédit De Mey grâce au soleil qui va peu à peu atteindre son zénith et davantage traverser les nuages.

Kevin Van der Auwera/ Trad ML

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