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L’acidification des océans, un danger pour la biodiversité marine

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Les océans sont de plus en plus hostiles à la vie marine. C’est ce que révèle une étude menée sur huit ans.

Les perspectives de la vie marine ne sont pas au beau fixe. Présence accrue des plastiques, surpêche, pollutions dues à l’activité humaine, effets du réchauffement climatiques, blanchiment des récifs coralliens… la biodiversité marine est au plus mal. Et cela ne risque pas de s’arranger, d’autant qu’une autre menace s’ajoute progressivement à ce douteux mélange : l’acidification des océans.

L’acidification des océans provient de la présence de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, le gaz se dissolvant dans l’eau pour produire de l’acide carbonique faible. Depuis la révolution industrielle, le pH moyen de l’océan est passé de 8,2 à 8,1, ce qui peut sembler faible, mais qui correspond à une augmentation de l’acidité d’environ 26%, note le Guardian.

Effets combinés

Ce phénomène progresse à travers le monde, estiment de nouvelles recherches. Et sa combinaison avec les autres menaces sur la vie marine donne un cocktail mortel. En effet, certains organismes pourraient s’adapter et supporter un certain taux d’acidification. Mais cette capacité pourrait être altérée par la pollution engendrée par les plastiques et le stress supplémentaire dû au réchauffement climatique.

Ce sont les conclusions d’une étude de 8 ans réalisée par le groupe Biological Impacts of Ocean Acidification, sur les effets de l’acidification de l’océan. « Puisque l’acidification des océans se produit extrêmement rapidement par rapport aux processus naturels, seuls les organismes ayant des cycles de génération courts, comme les micro-organismes, sont en mesure de survivre », expliquent les auteurs de l’étude. Ce problème concerne donc quasi toutes les espèces, des crustacés aux grandes espèces de poissons comestibles. Cela peut également réduire les chances de survie de certaines espèces au début de leur vie, avec des effets pervers, comme la diminution de la taille de l’animal en question. Ce sera le cas pour la morue de l’Atlantique qui se trouve dans la mer Baltique et dans la mer de Barents d’ici la fin du siècle, estiment les scientifiques.

Peter Thomson, ambassadeur des Nations Unies pour les océans, souhaite qu’on se préoccupe autant des océans que du climat. « Nous sommes tous conscients du changement climatique, mais nous devons parler davantage du changement océanique et des effets de l’acidification, de la pollution plastique, des zones mortes et ainsi de suite. Le monde doit savoir que nous avons un plan pour sauver l’océan. Au cours des trois prochaines années, il faut une action concertée », exhorte-t-il.

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