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Ile Maurice : un paradis menacé par une marée noire

Le Vif

Des efforts désespérés pour éviter une catastrophe écologique dans les eaux cristallines de l’Ile Maurice étaient encore en cours samedi, avec le secours de la France, après qu’un pétrolier contenant 4.000 tonnes de carburant s’est échoué dans cette zone maritime protégée.

Désarmé, le Premier ministre mauricien Pravind Jugnauth a demandé une aide d’urgence à la France, avouant que la petite nation de l’Océan Indien n’avait pas les moyens matériels ou techniques de faire face à ce qui pourrait être une tragédie environnementale.

« Lorsque la biodiversité est en péril, il y a urgence d’agir. La France est là. Aux côtés du peuple mauricien », a écrit samedi le président français Emmanuel Macron sur Twitter, annonçant l’envoi d’une aide à partir de La Réunion.

https://twitter.com/EmmanuelMacron/status/1292026358516908032Emmanuel Macronhttps://twitter.com/EmmanuelMacron

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Le navire de la marine française Le Champlain a navigué samedi pour Maurice, tandis qu’un avion des forces aériennes devait effectuer deux rotations au-dessus du site du déversement, tous deux équipés d’équipements de lutte antipollution spécialisés et ayant des experts à leur bord.

Le Wakashio, appartenant à une entreprise japonaise mais battant pavillon panaméen, transportait 3.800 tonnes d’huile lourde et 200 tonnes de diesel lorsqu’il a heurté fin juillet un récif à Pointe d’Esny.

Sur la côte sud-est de l’île, ce récif est un joyau écologique connu pour ses sites de conservation classés internationalement, ses eaux turquoises et ses zones humides protégées. Les autorités mauriciennes ont annoncé jeudi que des hydrocarbures s’écoulaient de la coque fissurée du vraquier.

Des images aériennes prises ces derniers jours montrent déjà l’ampleur du désastre : d’immenses nappes noires dans la mer azur, se déplacent vers les lagons, les récifs coralliens et les plages idylliques de sable blanc qui ont fait de l’Ile Maurice une perle du tourisme vert.

« Couverts de noir »

Samedi sur les rives, des volontaires ont construit à la hâte des cordons flottants, faits de paille et de bouteilles vides, pour essayer de contenir la nappe dérivante.

« Tous les volontaires sont couverts de noir », a dit à l’AFP Sunil Dowarkasing, un ancien militant de Greenpeace et expert environnemental, qui participe au nettoyage à partir de Mahébourg (sud-est), l’une des zones les plus touchées.

« Nous ne nous remettrons jamais de ces dégâts. Mais ce que nous pouvons faire, c’est essayer de les limiter », espère-t-il encore.

Jusqu’à présent, les eaux agitées ont mis en difficulté les opérations pour limiter les fuites d’hydrocarbures. Selon un porte-parole de Mitsui OSK Lines, qui exploite le navire, des tentatives pour évacuer du carburant en hélicoptère ont échoué.

« Fortes vagues »

« Nous avons essayé de placer un barrage de confinement autour du navire, mais cela ne fonctionne pas bien en raison des fortes vagues », a-t-il expliqué à l’AFP à Tokyo.

Et la situation pourrait encore s’aggraver avec des prévisions météorologiques peu encourageantes pour le week-end. « Nous ne savons pas ce qui va arriver au bateau », a avoué le Premier ministre mauricien.

L’opposition a appelé à la démission des ministres de l’Environnement et de la Pêche, critiquant le gouvernement pour ne pas avoir agi plus tôt.

Les écologistes craignent que le bateau ne finisse par se briser et ne cause des dommages colossaux en mer et sur le littoral.

Maurice et ses 1,3 million d’habitants dépendent de ces eaux pour la nourriture et l’écotourisme dans une zone qui compte les plus beaux récifs coralliens du monde et constitue un sanctuaire pour une faune rare et endémique, ainsi que des zones humides uniques classées.

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