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France : 3 morts et 2.500 interventions à cause des intempéries

Les fortes pluies, à l’origine d’inondations qui ont fait trois morts en France durant le week-end, et provoqué de nombreux dégâts, diminuaient d’intensité dimanche soir et 5 départements restaient en vigilance orange « crues » dans le sud-est et le sud-ouest.

Ces fortes pluies ont nécessité des interventions auprès d’au moins 2.500 personnes dans le Var et les Alpes-Maritimes depuis 24 heures alors que les départements du sud-ouest touchés par les pluies ne déploraient aucun événement dramatique, selon les préfectures concernées.

Dimanche en début de nuit, les départements en vigilance orange « crues » restaient au nombre de 3 dans le sud-est (Var, Alpes-Maritimes, Alpes de Haute Provence) et de 2 dans le sud-ouest (Pyrénées-Atlantiques, Landes).

Toutes les vigilances orange « pluie-inondation » avaient été levées en fin d’après-midi, ainsi que celles pour les crues dans la soirée pour le Gers et les Hautes-Pyrénées.

Dans le Var, un couple de personnes âgées est mort intoxiqué au monoxyde de carbone, dans la nuit de samedi à dimanche, dans une cave à Bagnols-en-Forêt alors qu’il s’activait autour d’une moto-pompe alimentée par un groupe électrogène pour vider sa cave inondée, a révélé le préfet.

Samedi, un SDF allemand de 51 ans avait été retrouvé mort au bord de l’Hérault, après avoir été emporté la veille par les eaux du fleuve en crue.

La colère des habitants

Deux inondations en dix-sept mois, c’est au moins une de trop pour les professionnels de la zone industrielle de La Palud à Fréjus (Var) dont les établissements baignent dans plus d’un mètre d’eau. Ce dimanche, ils ne cachaient pas leur colère, vingt-quatre heures après les premières pluies.

« On est obligé d’attendre que ça baisse pour aller voir les dégâts, comme l’an dernier. La colère, on l’aura quand on les découvrira », confie, presque fataliste Rodolphe, propriétaire de l’établissement « Pneus et services auto », au pied de l’immense lac qui recouvre la zone industrielle et ses 200 entreprises.

C’est « le poumon économique de Fréjus et pourtant rien n’est fait » en dépit des alertes récurrentes, affirme-t-il, assurant ne pas comprendre.

Un sentiment partagé par Marc et Geoffroy Bensoussan, père et fils, dont le magasin « Intérieur Déco Provence » est lui aussi sous les eaux.

Réfugiés dans leur voiture alors que des trombes d’eau continuent de s’abattre, ils ont « à peine terminé depuis septembre la rénovation totale » de leur structure, entièrement dévastée par les crues de 2010, qui avaient fait 23 morts et deux disparus.

Dans la zone, certains commerçants en combinaison de plongée sous-marine ou à bord de petites embarcations pneumatiques de plage essayent de rejoindre leur établissement.

Et les premières voix s’élèvent pour dire que « la fatalité n’existe pas » et qu’il faut prendre le problème des inondati Parmi elles, celle du député-maire (UMP) de Saint-Raphaël, Georges Ginesta. « Le problème des inondations est un enjeu départemental. C’est au conseil général avec l’aide de la région de s’en saisir », déclare-t-il.

Pour lui, « il faut construire des barrages écrêteurs de crues en amont des zones inondées. Comme les maires sinistrés n’ont pas les moyens d’intervenir dans ces secteurs, et comme les petites communes haut-varoises n’ont pas les moyens de financer ces travaux, il faut que le conseil général avec l’aide de la région interviennent financièrement », explique-t-il.

En attendant, toute la basse vallée de l’Argens est sous les eaux et Michel, serrurier installé en bordure du Blavet à Roquebrune-sur-Argens se désespère.

« Une nouvelle fois on a tout perdu et l’Etat ne fait rien. Cette fois, on ne sait même pas si on pourra repartir », confie-t-il désabusé.
Dans cette plaine inondée où elle est propriétaire d’une bastide de week-end, Marie-Laurence reconnaît cependant avoir été prévenue des épisodes pluvieux.

« J’ai reçu sur mon portable une alerte inondation. Mes voisins m’ont dit qu’on ne risquait rien. Ils se sont trompés. Ma petite maison, refaite après juin 2010 et qui était nickel, est à nouveau à refaire », raconte-t-elle.

Dans les Alpes-Maritimes aussi, la lassitude fait place à la colère. A Villeneuve-Loubet, où la rivière Loup continue de monter, un habitant ne sait plus quoi faire de ses quatre chevaux, poils détrempés, oreilles dressés, visiblement nerveux. « Il y a cinquante centimètres chez nous, c’est la troisième fois depuis qu’on s’est installés en 1994! Mais c’est la faute des communes: elles ne nettoient pas le lit de la rivière qui se remplit de graviers », déplore François Barberis, 59 ans, en demandant à un agent de la mairie un abri pour ses bêtes.

Le Vif.be, avec Belga et L’Express.fr

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