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Et si… tous les glaciers fondaient ?

Loïs Denis
Loïs Denis Journaliste

Avec des « si », on pourrait refaire le monde. Refaisons-le !

Aux pôles et aux sommets des montagnes, la glace joue un rôle capital pour le climat. Face aux rayons du soleil, son blanc étincelant agit comme un bouclier protecteur sur les eaux fraîches des océans, permettant ainsi de maintenir des températures basses sur Terre. Mais, on le sait, les glaciers vont mal. Il y a quelques mois, la NASA diffusait une vidéo qui faisait froid dans le dos : on y constatait l’accélération de la fonte de la banquise arctique, au pôle Nord. Entre janvier 1988 et septembre dernier, les glaces pérennes, celles qui sont censées ne pas fondre durant l’été, ont perdu 96% de leur superficie.

Une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, une centaine de chercheurs français présentaient dans la foulée de nouveaux modèles climatiques. Le plus pessimiste de leurs scénarios prévoit une hausse de la température moyenne mondiale de 7°C d’ici à 2100. Une augmentation qui provoquerait, entre autres, la disparition de la banquise arctique pendant la période estivale dès la fin du siècle. Or, sans surprise, l’augmentation de la température de l’air est responsable de la fonte des glaces. Mais les courants océaniques, qui se réchauffent en même temps que l’atmosphère, jouent également un rôle décisif. Conséquence : depuis 1970, les eaux de l’Arctique se sont réchauffées de 0,5°C par décennie, soit environ 2,5°C aujourd’hui.

Et si la totalité des glaciers disparaissaient ?  » Si toutes les glaces du Groenland fondaient, le niveau des mers s’éléverait de sept mètres environ. Pour celles de l’Antarctique, ce serait plus de 60 mètres « , expliquait Catherine Ritz, directrice de recherche CNRS au Laboratoire de glaciologie et géophysique de l’environnement, dans L’Express. Au total, une augmentation de près de 70 mètres, aux multiples conséquences. Ainsi, certaines zones pourraient être touchées par des pénuries d’eau potable. La faune serait également touchée. Les ours polaires, les manchots ou encore les phoques survivants seraient définitivement expropriés de leur habitat naturel. Dernière conséquence, et non des moindres, le déplacement de réfugiés climatiques. Selon le rapport du GIEC publié le 25 septembre dernier, plus d’un milliard de personnes vivront d’ici 2050 dans des zones côtières très vulnérables aux inondations ou à d’autres phénomènes météo extrêmes. La montée des eaux provoquera un exode massif vers l’intérieur des terres. Les villes devront être agrandies et de nouvelles seront créées, réduisant davantage encore les zones rurales.

Dans la série Game of Thrones, Le Mur, immense muraille de glace, est protégé par les hommes de la Garde de Nuit. Son utilité est double : maintenir les ennemis à distance et éviter que le reste du continent ne soit envahi par un hiver invivable. Une allégorie aux bouleversements météorologiques pour certains, sous la forme d’un mur maintenant les réfugiés climatiques à l’écart et empêchant un refroidissement globalisé. Actuellement, notre planète craint davantage la chaleur que le froid. Pour protéger nos propres  » murs de glace « , une seule option : diminuer nos émissions de gaz à effet de serre. Pas gagné…

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