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Et si… la forêt amazonienne disparaissait ?

Loïs Denis
Loïs Denis Journaliste

Avec des « si », on pourrait refaire le monde. Refaisons-le !

Elle s’étend sur 6,5 millions de kilomètres carrés sur lesquels 390 milliards d’arbres trônent. Répartie sur huit pays d’Amérique du Sud, la forêt amazonienne renferme un écosystème fascinant. Plus de la moitié des espèces animales et végétales terrestres y ont élu domicile, selon Greenpeace. Pour les amoureux de la nature et des chiffres, voici les estimations : 40 000 espèces végétales, 427 espèces de mammifères, 1 294 espèces d’oiseaux, 378 espèces de reptiles, 426 espèces d’amphibiens et environ 3 000 espèces de poissons. La forêt amazonienne contient aussi 20 % de l’eau douce de la planète (sans compter les glaciers). Entre 80 et 120 milliards de tonnes de CO2 y sont captés chaque année, soit environ dix fois la pollution annuelle de la Chine.

Ce joyau vert, dont l’utilité n’est plus à prouver, est pourtant en péril. Depuis 1970, 20 % de sa superficie ont été détruits. Le principal coupable est connu : l’agriculture industrielle qui rase le poumon de la Terre à coups de tronçonneuses et de bulldozers. Selon l’ONG Amazon Watch, la production de soja et l’élevage de boeufs sont responsables de 80 % de la déforestation. Ajoutez à cela un climatosceptique à la tête du Brésil, propriétaire de 60 % de la forêt amazonienne, et vous obtenez des résultats effrayants. Depuis la prise de fonction de Jair Bolsonaro en janvier 2019, les feux de forêt ont augmenté de 84 % au Brésil par rapport à la même période en 2018, selon l’Institut national de recherche spatiale brésilien. Autre chiffre qui ne trompe pas : en juillet dernier, la déforestation aurait progressé de 278 % par rapport au même mois de 2018.

Et si la forêt amazonienne était complètement rayée de la carte ? 10 % des espèces animales se retrouveraient sans habitat et seraient vouées à disparaître. D’ici à la fin du siècle, au moins quatre espèces de plantes sur dix risquent une extinction locale.  » De nombreux médicaments modernes proviennent de plantes de la forêt tropicale humide, donc la perte de biodiversité végétale pourrait nous priver de futures percées médicales « , explique une étude de WWF. Usée par le réchauffement climatique et la déforestation, la forêt amazonienne jouerait de moins en moins son rôle de puits de carbone pour devenir… émettrice de CO2. Dans le pire des scénarios, la sécheresse qui frappe les sols et le fleuve Amazone pourrait transformer la forêt tropicale en savane. Autant de conséquences qui nous concernent tous, mais les premiers touchés sont les populations indigènes forcées à l’exil et dont l’existence est menacée.

Pour celles et ceux qui aimeraient agir à leur échelle, deux solutions : réduire sa consommation de viande et se procurer des biens labellisés. Si chocolat, bananes et café sont étiquetés  » Rainforest Alliance Certified « , c’est l’assurance qu’ils ont été produits sans mettre en péril la forêt tropicale. Concernant le bois, le label  » Forest Stewardship Council  » (FSC) reste la plus haute norme écologique, sociale et économique d’exploitation forestière. Aux personnes qui se diront que ces actions sont insuffisantes, d’autres répondront : c’est mieux que rien.

Par Loïs Denis.

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