La ministre flamande en charge de la politique climatique, Joke Schauvliege, a répondu vendredi à la mobilisation croissante des élèves et étudiants sur cette question en annonçant, dans le journal ‘Gazet van Antwerpen’, l’organisation le mois prochain d’une conférence sur le climat associant un jeune de chaque commune de Flandre à des experts.
« On peut comparer cela à l’initiative citoyenne du G1000. Ce sera un G300 », considère la ministre CD&V, qui est à la recherche d’un emplacement.
Comme les trois autres ministres de Belgique chargés de la politique climatique, dont le manque d’ambition et de coopération a été critiqué ces derniers temps, Joke Schauvliege se dit reconnaissante envers les 35.000 à 40.000 jeunes manifestants de ce jeudi parce qu’ils renforcent le soutien de la population aux mesures climatiques.
« Nous devrons aussi être capables d’annoncer des mesures qui ne sont pas très chouettes », ajoute la ministre, évoquant une taxe sur les vols en avion pour laquelle elle plaide au niveau européen. C’est pour renforcer le consentement à de telles mesures que la mobilisation des jeunes peut aider, selon elle.
La ministre concède que des efforts supplémentaires seront encore nécessaires pour atteindre les objectifs de 2050, mais elle souligne que le gouvernement flamand respecte ses engagements internationaux. Elle voit toutefois plusieurs freins, comme les limites budgétaires, la difficulté « d’impliquer tout le monde », ou encore le fait que la nécessaire préservation d’une politique sociale obligerait à réduire les ambitions pour éviter qu’une partie de la population ne décroche.
La mandataire CD&V reproche au passage à ses partenaires du gouvernement flamand, la N-VA et l’Open Vld, d’avoir bloqué le projet d’une consigne sur les canettes et sur les bouteilles en plastique.
La ministre flamande de l’Energie, Lydia Peeters (Open Vld), avance elle aussi une piste pour répondre à la mobilisation des jeunes: impliquer ces derniers dans la détermination des priorités d’un « budget climat ».
Elle appelle à en finir avec le « négativisme » qui ferait dire à une trop grande part de la population que les objectifs climatiques ne seront pas atteints. Elle juge notamment que l’objectif de la Flandre d’atteindre une part de 7,5% de voitures électriques d’ici fin 2020 peut être atteint, comme en témoigne la hausse récente de 2% des immatriculations de ce type de véhicules.