Vague de chaleur sur Vancouver. © Belga Image

Canicule au Canada: « C’est la confirmation de ce que le modèle climatique avait prédit il y a 20 ou 30 ans »

Le village de Lytton a enregistré une température atteignant 49,5 degrés celsius, au nord-est de Vancouver au Canada. Des records de chaleur qui reviennent à intervalles réguliers sur la scéne médiatique. Cela deviendra-t-il la norme ? Tentative de réponse.

Le mercure a encore facilement franchi la barre des 30 degrés mardi à Vancouver, bien au-dessus de la normale de 21 degrés en cette saison, pendant qu’à l’intérieur des terres, la température était insupportable. Pour un troisième jour consécutif, le village de Lytton, à quelque 260 km au nord-est de Vancouver, a établi un nouveau record de chaleur absolu pour le Canada, avec 49,5 degrés (ce qui n’était plus arrivé depuis 1937), selon le service météorologique canadien. Le mercure a également atteint les 42 degrés dans la station de ski de Whistler, au nord de Vancouver, selon ce service.

La Canada et une partie des USA suffoquent

Au moins 134 personnes sont décédées à cause de cette canicule jugée inquiétante : « la durée de cette canicule est inquiétante car il y a peu de répit la nuit (…). Cette vague de chaleur record fera augmenter le risque de maladies liées à la chaleur », a averti le ministère canadien de l’Environnement sur son site météo.

Qui dit vague de chaleur importante, dit ruée vers les climatiseurs et les ventilateurs qui sont désormais en rupture de stock. Des villes ont ouvert des centres de rafraîchissement. Des campagnes de vaccination contre le Covid-19 ont été annulées, et des écoles fermées.

La canicule frappe également les villes américaines au sud de Vancouver, comme Portland (Oregon) et Seattle (Etat de Washington), également connues pour leur climat tempéré et humide, et où la température a atteint des records inégalés depuis le début des archives, en 1940. Il avait fait 46,1 degrés Celsius à l’aéroport de Portland lundi après-midi et 41,6 degrés à celui de Seattle, selon les relevés effectués par le service météorologique américain (NWS).

(Avec Belga)

Cause : les concentrations de gaz à effet de serre

Cette vague de chaleur, à l’origine de plusieurs incendies de forêts de part et d’autre de la frontière canado-américaine, s’explique par un phénomène appelé « dôme de chaleur »: de hautes pressions emprisonnent l’air chaud dans la région. « Les vagues de chaleur sont de plus en plus fréquentes et intenses car les concentrations de gaz à effet de serre entraînent une hausse des températures mondiales. Elles commencent plus tôt et se terminent plus tard et prélèvent un coût croissant sur la santé humaine et les systèmes de santé », a averti l’organisation météorologique mondiale, basée à Genève.

(Avec Belga)

Des signaux qui interpellent

Des vagues de chaleur comme celle-ci voient le jour depuis quelques années à différents endroits de la planète, comme le rappelle Marc Hay, journaliste météo sur BFMTV : « en juin 2019, il avait fait 46° à Vérargues dans le département du Héraut. (…) En juillet 2019, il faisait plus de 41 degrés à Lille. Donc, on voit des signaux rouges qui s’allument un peu partout sur la planète avec ces records de chaleur historiques qui sont battus un peu partout ».

C’est la nouvelle normalité: nous sommes condamnés à annoncer chaque année record de chaleur sur record de chaleur

François Gemenne, spécialiste du climat, présent sur le plateau de BFMTV s’est exprimé face à ses données alarmantes : « On aurait aimé se tromper mais ce que montre les données météorologiques et les vagues de chaleur que vous annoncez maintenant quasiment à intervalles réguliers, c’est la confirmation de ce que le modèle climatique avait prédit il y a 20 ou 30 ans. Croyez bien, j’aurais préféré que nous nous trompions ».

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

À la question de savoir ce que l’on peut faire, le chercheur spécialiste du climat a annoncé : « C’est la nouvelle normalité ! Nous sommes condamnés à annoncer chaque année ‘record de chaleur’ sur ‘record de chaleur’. La grande difficulté est qu’il faut abandonner l’espoir d’un retour en arrière, que les températures vont baisser et que le niveau des océans va baisser. Il faut accepter cette nouvelle normalité. Cela veut dire concrètement qu’il faut essayer de tout faire pour réduire les émissions des gaz à effet de serre mais aussi – et nous ne le faisons pas assez suffisamment aussi – commencer à nous adapter à ce climat nouveau qui est le nouveau climat sur la Terre. »

.

L’habitabilité de la planète, un enjeu

Selon le chercheur, l’enjeu est l’habitabilité de la planète et des conditions de vie sur Terre. « Cela pourra vouloir dire comment répartir des populations à d’autres endroits. Il y a déjà aujourd’hui des migrations très importantes et des gouvernements qui décident de déplacer anticipativement des populations. » Et d’ajouter : « La population sur Terre s’est toujours distribuée géographiquement en fonction de facteurs environnementaux. Nous sommes au tout début d’un changement environnemental majeur qui va sans doute aussi affecté la distribution de la population sur la planète. Plus tôt nous allons pouvoir préparer et anticiper cela, plus nous maximiserons les chances que cela se passe au mieux. »

Découvrez notre podcast climat:

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Contenu partenaire