Bruxelles respire mieux grâce au confinement

L’amélioration de la qualité de l’air bruxellois au terme d’un mois et demi de confinement se traduit par une baisse des concentrations de monoxyde d’azote allant jusqu’à 75% dans les sites habituellement fortement exposés aux émissions du trafic automobile, selon des rapports de Bruxelles Environnement présentés vendredi par le cabinet du ministre régional Alain Maron.

Les concentrations de polluants relevées dans différentes stations de mesures caractéristiques d’un certain trafic (comme la station Arts-Loi ou la station Uccle) du 19 mars au 19 avril, puis sur une période étendue au 3 mai dans un second rapport, ont été comparées aux données de 2010-2019. Les conditions météorologiques, qui influent sur la dispersion des polluants, ont été considérées comme similaires, voire légèrement meilleures, à celle d’un mois de mars ou d’avril « normal ».

Dans les stations fortement exposées au trafic, le monoxyde d’azote (NO), qui reste localisé près de ses sources d’émission, a diminué de 75% et le dioxyde d’azote (NO2) de 50%. Ce dernier a des effets nocifs sur les voies respiratoires et l’environnement. Sa concentration diminue au fil des années, mais dépasse encore habituellement la limite européenne de 40 microgrammes/m3 dans des stations de mesure au trafic élevé à Bruxelles.

Dans les stations peu exposées, la concentration de NO a baissé de 30% et celle de NO2 de 40%. « Le NO2 étant un polluant susceptible d’être transporté sur de grandes distances (au contraire du NO), ces valeurs démontrent que la pollution importée en Région bruxelloise a également diminué significativement », commente le chef du laboratoire Qualité de l’air à Bruxelles Environnement, Olivier Brasseur. « Il s’agit plus que probablement d’un effet lié aux mesures de confinement prises en Belgique et dans les pays limitrophes. »

Le black carbon (suie), un composé particulaire inférieur à 0,5 µm qui est avant tout lié au trafic routier, a chuté avec lui pendant le confinement. En comparant les dimanches et les jours ouvrés, il est admis que les voitures pourraient expliquer 15 à 25% des concentrations de PM10 (particules fines de moins de 10 µm) et 5% des concentrations de PM2.5 (inférieures à 2,5 µm), plus dangereuses pour la santé. En adoptant un raisonnement simplifié, l’impact des mesures Covid-19 serait de l’ordre de 10% pour les PM10 et 2% pour les PM2.5. Cependant, les concentrations en particules fines pendant le confinement étaient globalement équivalentes, voire supérieures, aux valeurs normales. L’étude avance que le peu de jours de pluie a contribué à la remise en suspension des particules, que le vent venant du nord-est a pu transporter des particules fines sur de longues distances et que l’épandage qui a cours en mars-avril a pu avoir des conséquences, mais les gens étant restés chez eux avec le confinement alors qu’il y a eu des jours de froid, l’impact du chauffage pourrait aussi être intéressant à évaluer.

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